Maroc : « Les migrants irréguliers devraient être considérés comme des victimes »

Avec près de trente morts et plus de deux cents blessés, la tragédie de Melilla illustre l’échec des politiques migratoires des deux côtés de la Méditerranée. Entretien avec Ali Zoubeidi, chercheur spécialiste en migrations à l’université Hassan I de Settat.

Manifestation à Séville le 27 juin 2022, pour dénoncer l’attitude des autorités marocaines et espagnoles lors du drame de Melilla du 24 juin. © Angel Garcia/Zuma Press Wire/REA

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Publié le 19 juillet 2022 Lecture : 4 minutes.

Ce 18 juillet, les experts du Mécanisme des Nations unies pour la promotion de la justice et l’égalité raciale ont déclaré préparer des recommandations aux gouvernements espagnol et marocain afin d’empêcher la répétition d’incidents comme le drame de Melilla, survenu le 24 juin dernier.

« Nous voulons donner des recommandations concrètes aux deux gouvernements pour mettre fin à ce cycle d’affrontements meurtriers entre Africains et forces de sécurité », a souligné dans un communiqué la juge sud-africaine Yvonne Mokgoro, présidente du mécanisme, qui a par ailleurs incité à une meilleure collaboration du Maroc et de l’Espagne avec l’Union européenne (UE) et l’Union africaine.

Au total, parmi les 2 000 migrants ayant tenté de franchir la clôture séparant Nador de Melilla, 23 ont trouvé la mort. Le rapport publié le 13 juillet par une mission d’information marocaine a conclu à la mort « par asphyxie » des migrants africains qui ont péri dans des « bousculades ».

Pour Jeune Afrique, le chercheur Ali Zoubeidi, spécialiste en migrations et consultant auprès d’organisations internationales, revient sur les stratégies mises en place par le Maroc pour faire face à la crise migratoire ainsi que sur les alternatives au statu quo sur la question.

Quelles sont pour vous les causes du drame de Melilla ? 

Ali Zoubeidi : Ce qu’il s’est passé à Melilla le 24 juin illustre l’échec des politiques migratoires actuelles. C’est la répétition de ce qu’il s’est passé à Ceuta en 2005. La situation socio-économique, l’état d’urgence sanitaire, les restrictions de mobilité et les retards accusés dans le renouvellement des titres de séjour ouvrent la voie à plus de départs vers l’Europe à partir du Maroc.

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