Mozambique : bientôt un fonds souverain pour gérer les revenus du gaz

Selon Filipe Nyusi, le président mozambicain, ce nouvel outil devrait aider le pays à financer son développement et à supporter les « chocs externes » et la volatilité des prix.

Filipe Nyusi prononce son discours d’ouverture à la 3e session de la Commission binationale de coopération entre l’Afrique du Sud et le Mozambique à Pretoria, le 10 mars 2022. © Phill Magakoe / AFP

Publié le 10 août 2022 Lecture : 2 minutes.

Alors qu’il annonçait une série de mesures destinées à soutenir l’économie de son pays en difficulté, le président mozambicain Filipe Nyusi a expliqué son intention de créer un fonds qui garantirait une gestion transparente des revenus tirés de l’exploitation du gaz et contribuerait au développement du pays. « Nous voulons la création et la mise en œuvre d’un fonds souverain du Mozambique, qui disposera d’un cadre réglementaire solide […] et assurera le futur du pays, surtout dans l’adversité », a-t-il dit, précisant que l’argent aiderait le Mozambique à faire face aux « chocs externes » et à la « volatilité des revenus ».

Trois majors dans le giron

De vastes gisements de gaz naturel ont été découverts en 2010 dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du pays, les plus importants jamais trouvés au sud du Sahara. Grâce à leur exploitation, le Mozambique pourrait devenir l’un des dix premiers exportateurs mondiaux d’hydrocarbures.

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Depuis cette découverte, la province de Cabo Delgado a attiré trois méga-projets : l’un mené par le géant français TotalEnergies, l’autre par la major américaine ExxonMobil et le dernier par le groupe italien Eni. Mais depuis 2017, la région est en proie à des violences menées par des jihadistes liés au groupe État islamique (EI).

En prévision du grand flux

D’après Filipe Nyusi, qui n’a pas précisé la dotation visée, le fonds devrait être opérationnel « avant le début du plus grand flux » de gaz venant de la région, laissant ainsi entendre que cela pourrait ne pas se produire avant 2024. Des trois projets, seul celui d’Eni, Coral Sul, a bien avancé, alors que son infrastructure est entièrement offshore. La société italienne prévoit que la plateforme, d’une capacité annuelle de production de 3,4 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an, commence à exporter du gaz dans les prochains mois.

En annonçant la création d’un fonds souverain, le Mozambique emboîte ainsi le pas à plusieurs autres pays africains tels que le Sénégal, le Gabon ou encore l’Angola, qui ont eux aussi mis en place des structures similaires pour mieux gérer les revenus tirés de l’exploitation d’hydrocarbures sur leurs territoires.

(Avec AFP)

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