Algérie : plainte déposée à l’ONU contre l’Espagne après le rapatriement de Benhalima

Madrid avait accepté d’extrader l’ex-caporal de l’armée algérienne et sympathisant du Hirak en mars.

L’ex-caporal de l’armée algérienne, Mohamed Benhalima. © DR

Publié le 18 août 2022 Lecture : 2 minutes.

Les avocats espagnols de l’ancien militaire algérien Mohamed Benhalima ont déposé plainte contre l’Espagne devant l’ONU après le rapatriement en mars de cet ex-caporal, en dépit des risques de torture que celui-ci encourait dans son pays.

La plainte, dont l’AFP a obtenu une copie jeudi 18 août, a été déposée au début du mois par l’avocat Eduardo Gómez Cuadrado devant le Comité contre la torture de l’ONU. « Le gouvernement espagnol a manœuvré en secret pour obtenir le rapatriement de Benhalima malgré les risques de torture qu’il pouvait courir en revenant en Algérie », peut-on lire dans la plainte.

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La loi espagnole « interdit l’extradition d’une personne si elle court le risque d’être torturée ou maltraitée, mais aussi en cas de menace d’exécution d’une peine de mort », poursuit le texte.

Le Comité contre la torture, fondé en 2000, milite pour contraindre les autorités à enquêter sur les mauvais traitements infligés par les forces de sécurité et à prendre des mesures pour y mettre fin. Formé par un groupe d’experts indépendants qui s’assure du respect de la Convention contre la torture, le comité édite des rapports qui ne sont pas contraignants.

Tensions diplomatiques

« Ce que nous demandons, c’est que l’Espagne ouvre une enquête sur le type d’intérêt que [Madrid] pouvait avoir pour expulser Benhalima de façon aussi grossière », a déclaré Alejandro Gamez, un autre avocat de l’ancien militaire. Par ailleurs, a poursuivi le conseil, l’Espagne a bafoué le principe de non-discrimination en mélangeant « délibérément les termes arabes, musulman, radical, islamiste et terroriste pour donner l’impression » que Benhalima était « dangereux » et encourager son expulsion.

Le gouvernement espagnol a extradé en mars Benhalima, ex-caporal de 32 ans qui avait fui l’Algérie en septembre 2019 après avoir pris part au Hirak, le mouvement de contestation anti-régime qui avait notamment poussé à la démission l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Arrivé en Espagne, il y avait demandé l’asile et avait été condamné par contumace en mars 2021 en Algérie à 10 ans de prison pour rébellion. Il se trouve derrière les barreaux depuis son retour en Algérie.

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Cette expulsion a eu lieu dans un contexte de tensions diplomatiques entre l’Espagne et l’Algérie depuis que Madrid a soutenu, pour la première fois publiquement en mars, la proposition marocaine d’autonomie du Sahara occidental, à laquelle s’oppose Alger, qui soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.

Avec AFP

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