Maroc-Algérie : l’intenable neutralité tunisienne

L’accueil à Tunis du chef de la RASD Brahim Ghali par le président Kaïs Saïed en personne provoque une crise sans précédent entre la Tunisie et le Maroc.

Brahim Ghali et Kaïs Saïed, le 27 août 2022, à l’aéroport Tunis-Carthage. © DR / Présidence tunisienne.

Publié le 1 septembre 2022 Lecture : 4 minutes.

« Le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement et le critère clair et simple par lequel il mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats », avait prévenu le roi Mohammed VI dans un discours prononcé le 20 août.

Un message qui ne semble pas être parvenu à Carthage. L’accueil en grande pompe réservé le 26 août au chef du Polisario Brahim Ghali par Kaïs Saïed a été perçu par le Maroc comme une offense. L’abstention tunisienne, en octobre 2021, pour la prolongation du mandat de la Minurso au Sahara occidental par le Conseil de sécurité de l’ONU avait déjà jeté un froid entre les deux frères maghrébins.

L’opinion tunisienne a pris conscience de la gravité de la crise en relevant la levée de boucliers sur les médias marocains. L’annulation de la participation marocaine au championnat arabe et africain des clubs de volley-ball, puis l’appel au boycott des produits tunisiens donnent la mesure de l’irritation marocaine. L’Union des écrivains marocains a décrit comme « une stupidité diplomatique » le geste de Kaïs Saïed. Sans compter, bien sûr, le rappel des deux ambassadeurs dans leurs capitales respectives.

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a mis en garde le 29 août « contre le danger de l’instrumentalisation continue et explicite de cette affaire de la part de ces médias marocains et étrangers au profit de quelques agendas politiques ».

« Un incident évitable »

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