Burkina Faso : comment le capitaine Traoré a renversé le lieutenant-colonel Damiba

Moins de neuf mois après avoir pris le pouvoir par les armes, le président de la transition a été contraint à la démission par un groupe d’officiers putschistes. Récit des 48 heures qui ont (à nouveau) fait basculer le pays.

Le capitaine Ibrahim Traoré, lors d’une conférence de presse le 2 octobre 2022 à Ouagadougou. © STRINGER / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

BENJAMIN-ROGER-2024 ANNE-KAPPES-GRANGE_2024 NADOUN-COULIBALY_2024 SYLVESTRE-TREINER Anna DSC_9446 copie

Publié le 3 octobre 2022 Lecture : 6 minutes.

« Si vous êtes réellement forts, faites votre coup d’État et gérez le pays comme vous le voulez ! » Paul-Henri Sandaogo Damiba ne croyait pas si bien dire en prononçant ces mots lors d’une rencontre avec les forces vives de la nation à Bobo-Dioulasso, en mai dernier. Un brin provocateur comme il aimait l’être, le désormais ex-président de la transition aura été étonnamment visionnaire. Quatre mois plus tard, il a en effet été renversé par un groupe d’officiers mécontents.

Comme le révélait Jeune Afrique, ce dimanche 2 octobre au matin, après 48 heures de négociations et de confusion, il a signé sa lettre de démission. Son départ du pouvoir a été confirmé dans l’après-midi par les représentants religieux et coutumiers, qui ont précisé que sept conditions avaient été posées, notamment le respect des engagements pris par le Burkina Faso auprès de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ainsi que la garantie de la sécurité du lieutenant-colonel, de ses droits, de ceux de ses collaborateurs, ainsi que des militaires engagés à ces côtés.

Paul-Henri Sandaogo Damiba, le putschiste « fréquentable » aux yeux de la communauté internationale, sera resté à peine plus de huit mois au pouvoir. Sourd aux critiques ? Il l’était sans doute. Il s’est en tout cas très vite coupé de la troupe, qu’incarne aujourd’hui le capitaine Traoré, chef du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) et nouvel homme fort du pays.

Fort ressentiment

Ibrahim Traoré avait-il, dès le début, l’intention de prendre le pouvoir ? Ce vendredi 30 septembre à l’aube, lorsque éclate la grogne au sein de la troupe, rares sont ceux qui le connaissent.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

La rédaction vous recommande

Burkina : au moins 11 morts dans une attaque jihadiste visant l’armée

Contenus partenaires