Le Ghana en proie au doute avant un éventuel sauvetage par le FMI

Le pays dirigé par Nana Akufo-Addo traverse une grave crise économique, mais l’aide internationale ne peut être sa seule issue sur le long terme. D’autant que des caciques du parti au pouvoir ne soutiennent pas le recours au fonds.

Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, le 28 février 2018, à Berlin. © John MacDougall / AFP.

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Publié le 6 octobre 2022 Lecture : 5 minutes.

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Les ingrédients d’un scénario catastrophe sont réunis pour faire des assemblées annuelles des deux institutions de Bretton Woods (10-16 octobre), un rendez-vous à fort enjeu. En perspective, le sort des pays en développement, et de l’Afrique en particulier, laquelle dispose des outils pour éviter le pire.

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Le temps presse. Au moment où le Ghana s’enfonce dans une sévère crise économique avec une dette qui s’alourdit (38 milliards de dollars), une inflation qui monte en flèche (+35 %) et une monnaie dont la valeur fond comme neige au soleil (-40 % entre janvier et septembre), Ken Ofori-Atta, son ministre des Finances, doit urgemment renflouer les caisses de l’État.

Après moult hésitations, il a finalement formulé en juillet, pour la 17e fois depuis l’indépendance du Ghana, une demande de crédit de 3 milliards de dollars auprès du Fonds international monétaire (FMI). Arrivée à Accra le 26 septembre, une équipe de l’institution travaille avec le gouvernement jusqu’à ce 7 octobre à la mise en place d’un programme de réformes devant permettre le décaissement du montant sollicité.

Manque de soutien local

Rien n’est cependant encore gagné. Surtout que côté ghanéen, les différents acteurs publics ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la marche à suivre. Alors que de hauts responsables du Congrès national démocratique (NDC, parti d’opposition) plaident en faveur d’un accord avec le FMI, tout en voulant protéger les programmes sociaux et les emplois du secteur public, nombreux sont les hommes d’affaires du Nouveau parti patriotique (NPP, au pouvoir), qui s’y opposent. Ces derniers soutiennent qu’un accord avec le fonds reviendrait à lui sous-traiter la gestion économique du pays, portant ainsi atteinte à la souveraineté nationale.

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