Côte d’Ivoire – attentat de Grand-Bassam : les principaux suspects absents à l’ouverture du procès
Six ans après l’attaque qui a coûté la vie à 22 personnes dont trois militaires dans la station balnéaire ivoirienne, les audiences ont débuté ce mercredi 30 novembre. Les parties civiles craignent que seules des « petites » mains soient jugées.
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Quatre des accusés de l’attaque de Grand-Bassam lors de l’ouverture du procès à Abidjan, le 30 novembre 2022. © Sia KAMBOU/AFP
Sur les 18 accusés, seuls quatre en détention préventive à Abidjan étaient présents à l’ouverture du procès devant le Tribunal criminel (Cour d’assises) d’Abidjan, les autres étant en fuite ou détenus au Mali. Ces quatre accusés sont Hantao Ag Mohamed Cissé, Sidi Mohamed Kounta, Mohamed Cissé et Hassan Barry.
L’attentat de Grand-Bassam, revendiqué par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), avait fait 19 morts civils, dont quatre Français. Trois soldats ivoiriens avaient également été tués.
Mohamed Cissé, l’un des accusés, a plaidé non coupable. « Le jour de l’attaque, j’étais chez moi à la maison. Je reconnais avoir travaillé avec Kounta Dallah (considéré comme l’un des cerveaux de l’attentat) comme chauffeur, mais je n’étais pas au courant de sa sale besogne », a-t-il affirmé en se disant « Malien vivant en Côte d’Ivoire depuis 1987 ».
La première journée du procès qui doit durer trois semaines, s’est achevée après sa déposition.
Représailles
« La procédure judiciaire ouverte à la suite de cet attentat, a abouti au renvoi de 18 accusés devant le tribunal criminel pour répondre des faits d’actes terroristes, assassinat, tentative d’assassinat, recel de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre et de complicité desdits faits », selon Richard Adou, procureur de la République d’Abidjan.
Aude Rimailho, l’une des avocates des parties civiles françaises, estime que ce sont « les petites mains » qui sont jugées et affirme ne pas savoir « trop quoi attendre » de ce procès. « Les concepteurs de l’attentat sont au Mali » et « le refroidissement des relations entre la France et le Mali ne facilite pas les choses » quant au jugement de ces accusés à Bamako, a-t-elle déclaré à l’AFP depuis Paris.
Perpétrée en représailles aux opérations antijihadistes Serval et Barkhane menées par la France et ses alliés dans la région du Sahel, l’attaque visait aussi la Côte d’Ivoire qui avait livré des membres d’Aqmi aux autorités maliennes.
En 2020 et 2021, les forces de défense et de sécurité ont été ciblées par des attaques meurtrières attribuées à des groupes jihadistes dans le nord de la Côte d’Ivoire, qui n’a cependant plus connu d’attentats contre des civils depuis celui de Grand-Bassam.
(avec AFP)
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