RDC : à Washington, Félix Tshisekedi se mue en champion du climat

Depuis les États-Unis, le président de la RDC a déploré le manque d’aide des Occidentaux face aux changements climatiques. Un fléau dont son pays vient d’être à nouveau victime.

Félix Tshisekedi a profité du sommet Afrique-États-Unis pour critiquer le manque d’engagements financiers des Occidentaux pour aider les pays les plus pauvres à faire face aux conséquences du réchauffement climatique. © Damien Glez

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Publié le 15 décembre 2022 Lecture : 2 minutes.

Si c’est dans la galère que « la go Antou » a quitté le gaou de Magic System, c’est dans cette même galère que les préoccupations climatiques quittent généralement les citoyens les plus engagés. Difficile de contrer la « fin du monde » quand on est aux prises avec la « fin du mois ». Difficile, au Sud, de priver ses entrepreneurs d’une industrialisation polluante, sous prétexte que le développement du Nord a déjà pollué pour tout le monde. Difficile, enfin, de parler degré Celsius quand la température monte aux niveaux militaires et humanitaires…

Militantisme climatique

Quelques semaines après une COP27 aux résultats en demi-teinte – création d’un fonds pour « pertes et dommages », mais peu de mesures contre le dérèglement lui-même –, le président Félix Tshisekedi a repris le flambeau du militantisme climatique. Présent à Washington pour le sommet entre les États-Unis et des dizaines de pays africains, le chef de l’État de la RDC est revenu sur le manque d’effectivité des soutiens aux pays africains.

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Opportunisme d’un chef d’État du Sud qui emboucherait des trompettes à la mode sur les territoires occidentaux ? Si la RDC ne manque pas de ces problématiques qui éloignent généralement des priorités écologiques – en particulier l’extrême violence persistante dans l’Est –, le pays souffre également de dégâts directement causés par le changement climatique. Selon un bilan provisoire du gouvernement, plus de 120 personnes ont péri dans la capitale Kinshasa, ce mardi, lors d’inondations provoquées par une pluie torrentielle.

En première ligne

C’est avant d’écourter son séjour américain que Félix Tshisekedi s’adressait au chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, estimant que son pays, sur ces questions climatiques, n’était « malheureusement pas suffisamment regardé et accompagné ». En ajoutant : « C’est vraiment l’exemple même de ce que nous déplorons et nous décrions depuis quelque temps, cet accompagnement qui doit venir des pays qui polluent et, malheureusement, provoquent des conséquences néfastes dans nos pays qui n’ont pas les moyens de se protéger de cela. »

De nombreuses nations africaines peuvent se reconnaître dans ces propos, en première ligne qu’elles sont de la confrontation avec les conséquences du dérèglement du climat. Arès avoir présenté ses condoléances au peuple congolais, Antony Blinken a estimé que ces inondations apportaient « la preuve de plus du défi du changement climatique ». La « preuve de plus » sera-t-elle suivi des « actes de plus » de la part des États-Unis qui, sur des questions plus politiciennes, ne manquent jamais de « regarder », justement, la RDC ?

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