Sénégal : le Premier ministre de Macky Sall échappe à une motion de censure

La motion déposée par la coalition Yewwi Askan Wi contre le chef du gouvernement, Amadou Ba, n’a recueilli que 55 votes favorables.

Amadou Ba (ici en 2018) a reproché à l’opposition de « jeter le discrédit sur les institutions ». © AHMET IZGIANADOLU AGENCYAnadolu Agency via AFP.

Publié le 16 décembre 2022 Lecture : 2 minutes.

Le Parlement sénégalais a rejeté, le 15 décembre, une motion de censure déposée contre le gouvernement par la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) à un peu plus d’un an de la présidentielle. La motion n’a recueilli que 55 votes favorables, a déclaré le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop.

Une majorité absolue de 83 sur 165 sièges était nécessaire pour faire tomber le gouvernement. Ni le nombre de votants ni celui des voix contre n’ont été communiqués. Mais YAW, qui compte 53 députés, a été loin de faire le plein de voix du côté de l’opposition.

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Une autre coalition d’opposition, Wallu Sénégal (27 députés), s’est en effet abstenue. Cela « ne veut pas dire que nous sommes avec le gouvernement », s’est défendu Mamadou Lamine Thiam, justifiant l’abstention du groupe parlementaire qu’il dirige par le fait que Wallu n’avait pas été consulté avant le dépôt de la motion.

« Emprisonnements d’opposants »

YAW a dit déposer cette motion de censure en raison de la teneur de la déclaration de politique générale faite, en début de semaine, par le Premier ministre, Amadou Ba. Avant le vote, le président du groupe parlementaire YAW, Biram Soulèye Diop, avait reproché au gouvernement « les emprisonnements d’opposants, le manque de transparence et d’enseignement de qualité » et des manquements dans la « lutte contre la corruption ».

Le Premier ministre a lui reproché à l’opposition de « jeter le discrédit sur les institutions ». La rentrée parlementaire a été émaillée d’une série d’incidents en septembre. Au moment où l’Assemblée débattait de la motion de censure jeudi, deux députés d’opposition, Massata Samb et Mamadou Niang, venaient d’être placés en garde à vue pour avoir frappé une élue de la majorité, Amy Ndiaye, en pleine session et en public, le 1er décembre. YAW a accusé le pouvoir d’instrumentaliser cette affaire pour faire échouer la motion.

Une opposition forte mais divisée

Le président et son camp sont ressortis affaiblis des élections locales de janvier dernier et des législatives qui ont suivi en juillet, où de grandes figures d’opposition, Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Karim Wade, tous prétendants déclarés ou possibles à la présidentielle, ont fait alliance. Macky Sall, actuellement président de l’Union africaine (UA), se retrouve depuis privé de majorité absolue au Parlement.

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Pour l’heure, le débat est dominé par la question d’une éventuelle candidature du chef de l’État à un troisième mandat en février 2024. « Quand je déciderai, le peuple sénégalais le saura », a-t-il répondu cette semaine au quotidien New York Times qui l’interrogeait sur ses intentions. « Il est clair qu’aujourd’hui le débat juridique ne se pose pas. Maintenant, est-ce que je vais être candidat ou pas, c’est ma décision », a-t-il dit.

(avec AFP)

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