Au Maroc, l’impossible réforme de la politique agricole
Malgré la hausse des exportations, le modèle agricole marocain est mis à mal par le manque d’eau et la dépendance aux importations.
Une interdiction pure et simple de la culture, gourmande en eau, de la pastèque et du melon. C’est ce que vient de décréter le wali de la région de Guelmim-Oued Noun au centre du Maroc. Même temporaire, cette décision, qui intervient après d’autres mesures prises en 2022 pour limiter la superficie des plantations de pastèques dans les zones de Tata et Zagora (à l’est d’Agadir), est loin d’être anecdotique. Elle traduit la difficulté du royaume, en stress hydrique structurel selon la Banque mondiale, à poursuivre une stratégie agricole qui met l’accent sur l’essor des cultures pour l’exportation, très consommatrices d’eau.
Alors que les épisodes de sécheresse se multiplient, la pandémie de Covid-19 puis la guerre en Ukraine, en compliquant l’approvisionnement en céréales, ont mis au jour une autre faiblesse : la dépendance aux importations de denrées agricoles pour couvrir la consommation nationale – « Plus de la moitié des céréales consommées dans le pays sont importées », a rappelé un rapport de la Banque mondiale publié en juin. Alors, la politique agricole du royaume est-elle taillée pour assurer croissance durable de l’agriculture et souveraineté alimentaire ?
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