[Série] Bienvenue au Kasaï, chez les Tshisekedi

Région d’origine de Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession, le Kasaï jouera un rôle-clé lors de la présidentielle de décembre prochain. De Kananga, fief de l’UDPS, à Mbuji-Mayi, la capitale du diamant, en passant par Mupompa, le village du chef de l’État, Jeune Afrique vous emmène sur ces terres autrefois contestataires.

Félix Tshisekedi n’a vécu que quelques années dans le Kasaï, après que son père, farouche opposant à Mobutu Sese Seko, a été contraint de regagner son village. © MONTAGE JA : MICHELE SPATARI/AFP ; FREEPIX

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Publié le 2 février 2023 Lecture : 2 minutes.

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Bienvenue au Kasaï, chez les Tshisekedi

Région d’origine de Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession, le Kasaï jouera un rôle-clé lors de la présidentielle de décembre prochain.

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Il est des lieux d’où l’on part, mais où l’on ne va jamais. Le Kasaï est de ceux-là. Dans les rues de Kinshasa, les essaims de motos-taxis peuvent en témoigner. Quasiment tous kasaïens, leurs chauffeurs ont récemment importé les deux-roues dans cette capitale paralysée par les bouchons. À leurs passagers, ils peuvent raconter pourquoi ils ont quitté leur terre natale et sont allés tenter leur chance ailleurs. Les uns évoqueront l’effondrement du commerce du diamant qui les a contraints à quitter leur vie de mineurs, d’autres parleront des violences qui ont ravagé la zone entre 2016 et 2019.

C’est de cette région du centre de la RDC qu’est originaire Félix Tshisekedi. Le président congolais n’y a que peu vécu. À la fin de la décennie 1980, alors jeune adulte, il n’y a été que quelques années, après que son père, farouche opposant à Mobutu Sese Seko, avait été contraint de regagner son village. À Mupompa, le village familial, Étienne Tshisekedi était alors censé travailler les champs et oublier la politique… Il n’en n’a pas tout à fait été ainsi.

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Terre d’origine de l’historique opposant congolais, le Kasaï a gagné une réputation de terre contestataire, méprisée par le Maréchal, délaissée par les Kabila père et fils. Qu’importe le prix que la province a pu payer, elle a prouvé sa fidélité.

En 2018, Félix Tshisekedi y a fait ses meilleurs résultats électoraux. Les scores étaient écrasants pour ses concurrents : environ 95 % des voix sont allées à l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) au Kasaï-Oriental ; 98 % au Kasaï-Central. Lors de la prochaine présidentielle, ces provinces seront des lieux clés pour le président congolais, qui brigue un second mandat. S’il veut l’emporter, il doit faire le plein de voix dans ses fiefs électoraux. À moins d’un an de la date prévue pour l’élection, Jeune Afrique a choisi de se rendre à Kananga et de prendre la route jusqu’à Mbuji-Mayi, la capitale du diamant, en passant par Mupompa. Et d’aller là d’où l’on part mais où l’on se rend rarement.

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