Le capitaine Traoré réfute la présence de Wagner et maintient les relations avec Paris

Le président du Burkina Faso a affirmé, ce vendredi 3 février, qu’il n’y avait « pas de rupture des relations diplomatiques » avec la France et a démenti la présence des mercenaires russes de Wagner dans son pays.

Le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition au Burkina Faso. © Présidence du Faso

Publié le 4 février 2023 Lecture : 3 minutes.

« La fin des accords diplomatiques, non ! », a déclaré le capitaine Traoré dans un entretien télévisé accordé à des journalistes burkinabè ce vendredi 3 février. « Il n’y a pas de rupture des relations diplomatiques ou de haine contre un État particulier », a-t-il ajouté. Selon lui, il y a simplement eu rupture à la demande du Burkina d’un accord militaire sur la présence des forces spéciales françaises à Ouagadougou. « C’est juste un processus qui a été enclenché et ça n’a rien à voir avec la diplomatie ».

Alors que des manifestations contre la France ont régulièrement lieu au Burkina Faso depuis qu’il a pris le pouvoir en septembre, le capitaine Traoré a affirmé que son souhait de voir partir les forces spéciales françaises de Ouagadougou n’avait pas d’incidence sur les relations diplomatiques avec Paris. « L’ambassade de France est là [à Ouagadougou], les ressortissants sont là, on a notre ambassade là-bas [à Paris] donc, diplomatiquement, rien n’a été touché », a-t-il remarqué, sans évoquer les relations tendues avec l’ambassadeur de France rappelé à Paris « pour consultations ».

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« Nos Wagner, ce sont les VDP »

Il a par ailleurs démenti la présence de mercenaires russes de la société Wagner au Burkina. « On a entendu partout que Wagner est à Ouagadougou. Ah bon, ils sont où ? » a-t-il questionné. « Nous avons nos Wagner, ce sont les VDP [Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils de l’armée] que nous recrutons. Ce sont eux nos Wagner », a-t-il souligné.

Selon lui, le rapprochement du Burkina avec la Russie est vu « forcément de façon politique, mais nous, nous sommes là pour une mission, c’est la sécurité, c’est la mission première », a-t-il précisé, alors qu’une recrudescence de la violence jihadiste, présente dans le pays depuis 2015, est observée ces derniers mois. « Nous voulons vraiment scruter d’autres horizons, parce que nous voulons des partenariats gagnant-gagnant », a-t-il dit, ajoutant : « Nous ne voulons pas de partenariats pas clairs, un peu flous ou déséquilibrés. »

Souveraineté et dignité

Le président a affirmé que « tout ce que le peuple veut, c’est sa souveraineté, vivre dignement ». Les partenariats recherchés par le capitaine Traoré sont en particulier d’ordre militaire et « si on ne peut pas nous permettre d’acquérir des équipements militaires dans tel pays, on va aller dans d’autres pays pour l’acquérir. […] Ça ne veut pas dire quitter un pays pour un autre ». Il faut qu’on « nous permette de pouvoir nous équiper et faire la guerre, parce qu’on ne va pas s’asseoir et regarder notre peuple mourir, ça jamais ! » Mais si un pays vient « pour nous coloniser, nous dominer, nous ne serons pas d’accord ».

On attaque des civils désarmés, on les arrête et on les assassine. Comment peut-on négocier avec des gens qui font ça ?

Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’État militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans la spirale de la violence jihadiste apparue au Mali quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de ses frontières. Les attaques des groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique y ont fait des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés. Ces groupes occupent environ 40 % du territoire burkinabè.

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Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition depuis le 30 septembre 2022, s’est donné pour objectif « la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes ». Il a écarté vendredi toute négociation avec les jihadistes. « On attaque des civils désarmés, qui sont assis tranquillement chez eux, ou qui voyagent […], on les arrête et on les assassine. Comment peut-on négocier avec des gens qui font ça ? » Selon lui, « le Burkina est un pays souverain, un pays laïc et ces valeurs ne se négocient pas ».

(avec AFP)

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