Alger s’en prend à la famille d’Amira Bouraoui

La mère de la Franco-Algérienne, Khadidja Bouaroui, et sa sœur, Wafa, ont été arrêtées dans la soirée du 11 février par des gendarmes. L’Algérie continue à estimer que le départ de la militante pour la France représentait une « exfiltration illégale ». Sa sœur a été relâchée mais sa mère doit être présentée à un magistrat aujourd’hui.

La journaliste et militante Amira Bouraoui à sa sortie de prison, le 2 juillet 2020/ © Anis Belghoul/AP/SIPA.

Publié le 13 février 2023 Lecture : 1 minute.

La mère et la sœur de la militante politique Amira Bouraoui, au cœur d’un incident diplomatique entre l’Algérie et la France, ont été arrêtées à Alger, ont indiqué dimanche 12 février le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) et le site d’information Radio M. Elle-même arrêtée le 3 février en Tunisie d’où elle risquait d’être expulsée vers l’Algérie, Bouraoui avait finalement pu embarquer le 6 février sur un vol à destination de la France.

Khadidja Bouaroui, 71 ans, et sa fille Wafa ont été arrêtées dans la soirée du 11 février par des gendarmes à Alger, et leur domicile a été perquisitionné. La sœur d’Amira Bouraoui a été relâchée tôt le lendemain, mais sa mère « a été transférée » à Annaba (est), près de la frontière avec la Tunisie, où elle « risque d’être présentée aujourd’hui devant le procureur », a indiqué le CNLD. Un cousin de la famille a été aussi arrêté et placé en garde à vue à Annaba, selon les mêmes sources.

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« Exfiltration illégale »

Alger a jugé que le départ d’Amira Bouraoui pour la France représentait une « exfiltration illégale », et le pays dirigé par le président Abdelmadjid Tebboune a fait rappeler son ambassadeur « pour consultations ». Cette Franco-algérienne faisait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire en Algérie. Dans une note officielle aux autorités françaises, l’Algérie a dénoncé « une violation » de sa souveraineté, affirmant que des personnels diplomatiques et sécuritaires français avaient « participé à une opération clandestine et illégale d’exfiltration d’une ressortissante algérienne ».

Après un grave coup de froid à l’automne 2021, Paris et Alger avaient scellé un réchauffement de leurs relations à l’occasion d’un déplacement du président français Emmanuel Macron à Alger en août 2022. Beaucoup estiment maintenant que ce nouvel incident pourrait remettre en cause la visite officielle du président Tebboune en France, théoriquement prévue au mois de mai.

(avec AFP)

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