Au Sénégal, Ousmane Sonko joue son va-tout
Le premier opposant du pays se prépare activement à la présidentielle de 2024, pour laquelle il entend être candidat. Les plaintes à son encontre, pour viols et diffamation, ne semblent pas freiner sa détermination.
Le leader de l’opposition Ousmane Sonko salue ses partisans après avoir quitté le tribunal, à Dakar, au Sénégal, jeudi 16 février 2023. © Leo Correa/AP/SIPA
D’un coup de coude, le policier encagoulé pulvérise la vitre arrière du 4×4. Les débris de verre se répandent sur la tunique bleu nuit d’Ousmane Sonko, assis dans l’habitacle. Il contemple la scène en silence, imperturbable. Après tout, l’opposant en a vu d’autres. Les heurts tels que ceux rapportés dans Dakar ce 16 février, en marge de son procès pour diffamation – finalement reporté au 16 mars –, sont monnaie courante lors de ses déplacements.
Quelques jours auparavant, de passage à Touba, capitale du pays mouride, Ousmane Sonko s’était retrouvé bloqué sur la route de la ville voisine de Mbacké. Soumis aux gaz lacrymogènes lancés par les forces de l’ordre, son 4×4 noir ne s’était pas arrêté pour autant. Il avait foncé et forcé le barrage. La voiture avait fini par rejoindre Mbacké, où Ousmane Sonko avait rencontré Serigne Amdy Fall, khalife des Baye Fall, et n’avait pas manqué de s’offrir un nouveau bain de foule au milieu de ses supporters. Son « méga-meeting » prévu à Mbacké avait beau avoir été annulé, pas question de reporter sa venue.
