Dix choses à savoir sur Pharrell Williams, un dandy sans chichi chez Louis Vuitton

À 49 ans, le musicien, producteur et designer ajoute une ligne à son CV pléthorique en prenant la suite du créateur américain Virgil Abloh au sein de la célèbre maison de luxe.

L’artiste Pharrell Williams. © Montage JA : Pascal Le Segretain/Getty Images via AFP

Publié le 23 février 2023 Lecture : 5 minutes.

DIX CHOSES À SAVOIR SUR – Le chanteur américain Pharrell Williams, authentique touche-à-tout (il a aussi fondé une marque de soins pour la peau, entre autres) a été nommé, le 14 février, directeur artistique des collections homme de la maison Louis Vuitton. Un poste resté vacant depuis la mort du styliste Virgil Abloh, en novembre 2021.

1. Originaire du Bénin

« Because I’m happy, Clap along if you feel like a room without a roof, because I’m happy… » Il y a neuf ans, Pharrell Williams sortait l’un des titres les plus célèbres de sa carrière : Happy, dont le clip est repris partout dans le monde sous forme de « lipdubs » (une vidéo dans laquelle les acteurs font du playback). Début 2014, l’une d’entre elles est filmée au Bénin, pays d’origine de la famille Williams, installée aux États-Unis, où Pharrell est né. La chanson est rebaptisée We are happy from Cotonou.

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2. Treize Grammy Awards

Si ses hits viennent immédiatement à l’esprit – Happy ou encore Get Lucky, coécrit et interprété avec les Daft Punk –, son œuvre musicale s’étend bien au-delà. Elle commence avec son premier groupe en 1992, The Neptune. Un duo qu’il forme avec un ami d’adolescence, Chad Hugo. Ils ont la vingtaine et signent des textes pour des artistes mondialement connus comme Jay-Z, Kanye West, Usher, Justin Timberlake, Snoop Dogg…

On le connaît aussi pour son groupe N.E.R.D, avant de le découvrir en solo avec la chanson Frontin’ en 2003. Toutes ses aventures musicales lui ont permis de gagner 13 Grammy Awards (et 39 nominations) : meilleur album urbain contemporain, producteur de l’année, meilleur clip vidéo, meilleure chanson rap… La montagne de récompenses est aussi diversifiée que sa palette artistique.

3. Designer(s)

En 2008, il a collaboré avec les designers français Domeau & Pérès pour fabriquer une chaise, en édition ultra limitée. Son petit nom ? La Perspective. Elle se compose d’une assise qui n’est pas sans rappeler la célèbre coque moulée de Charles et Ray Eames, posée sur quatre pieds. Jusque-là, rien d’anormal pour une chaise : sauf que les pieds de cette dernière sont humains, a priori masculins à l’arrière, posés à plat, et féminins à l’avant, sur les pointes. Une (pas si) subtile référence à une position sexuelle, exposée et vendue en exclusivité à l’époque à la galerie Emmanuel Perrotin.

4. Une œuvre d’art à quatre mains

Elle s’appelle The Simple Things et a été réalisée à quatre mains avec son ami Takashi Murakami en 2008-2009. L’œuvre d’art représente l’alter ego de l’artiste japonais, baptisé Mr. Dob, la gueule grande ouverte. À l’intérieur sont disposés sept objets de consommation du quotidien, de « simples » choses, d’où le titre, sélectionnées par Pharrell Williams au motif qu’elles sont inhérentes à la construction de sa personnalité. Une sneaker, un pot de ketchup, une canette de Pepsi ou encore un sachet de Doritos qui sont un peu moins basiques qu’il n’y paraît : elles ont toutes été façonnées par la maison de joaillerie Jacob & Co à partir d’or, de pierres précieuses et de 26 000 diamants. Sans chichis, donc.

L’artiste n’en est pas à son coup d’essai avec Louis Vuitton, marque pour laquelle il a déjà travaillé en 2004 et 2008

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5. Commissaire d’exposition

Toujours dans les murs de la galerie parisienne Emmanuel Perrotin, Pharrell a été commissaire d’une exposition baptisée « Girl », quelques mois après la sortie de son album du même nom, en 2014. Il avait sélectionné pour l’occasion des œuvres de Sophie Calle, Cindy Sherman, Prune Nourry, Marina Abramovic ou encore Valérie Belin pour questionner les archétypes féminins. Son ami Takashi Murakami y exposa aussi une représentation de Williams et de son épouse en train de danser. « Cela fait longtemps, et de plus en plus intensément, que je mêle dans ma vie les œuvres d’art, ma musique, mes créations vestimentaires, les bijoux… Elles stimulent la créativité, la curiosité envers les autres, et rendent tout simplement heureux », déclarait-il alors.

6. Troisième collaboration avec Vuitton

Sa nomination par Louis Vuitton n’a rien d’étonnant, l’artiste n’en est pas à son coup d’essai avec la marque pour laquelle il a travaillé à deux reprises. Une première fois en 2004 avec son ami Nigo (l’actuel directeur artistique de Kenzo) pour des lunettes de soleil, dont la ligne est intitulée Millionaires. Puis en 2008, pour une collection joaillière, appelée Blason aux côtés de Camille Miceli.

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7. Créateur mode 

Pharrell Williams ne s’est pas contenté de créer des objets d’art, des bijoux, des lunettes ou encore de la musique : il lui restait du temps pour des vêtements et des sacs. En témoignent ses nombreuses aventures en la matière, comme Billionaire Boys Club, sa marque de vêtements réalisés en collaboration avec le styliste Nigo, fondée en 2003. Laquelle, en surfant sur son succès, a donné naissance à des petits : Icecream, Beeline, Billionaire Girls Club, toutes dans un style streetwear.

En matière de collaborations mode, Williams ne s’est pas arrêté en si bon chemin, il a signé des doudounes pour Moncler, des baskets pour Adidas, des tee-shirts pour Uniqlo sur le thème de la singularité et de l’altérité… Ou encore des bananes, bobs et sweats pour la maison Chanel en 2019.

8. Un style vestimentaire singulier

Pharrell est de ceux qui ont souvent droit à un commentaire après un passage sur le tapis rouge, pour des lacets défaits, un short ou pour avoir délaissé son traditionnel nœud papillon. En marge de cette signature, toujours colorée, on lui connaît un style extrêmement élégant, de dandy qui ose à peu près tout. Quand il sort Happy, il porte des chapeaux démesurés signés Vivienne Westwood qui marquent les esprits. « Quand j’étais à l’école, on regardait A Tribe Called Quest ou De la Soul, et ils portaient des médaillons en cuir à l’époque avec des Air Max. Toutes ces écoles de pensée sont intéressantes et se rapportent à nos expériences en tant qu’Africains-Américains », déclarait-il à Vogue, en 2015.

9. Humanrace, une marque de skincare

L’identité, la différence, la singularité sont des sujets qui reviennent souvent dans la bouche de Pharrell. Des thèmes qui sont restés au cœur de ses préoccupations lorsqu’il a lancé une marque de produits pour la peau. Humanrace est née de sa collaboration avec une dermatologue new-yorkaise en 2020, Elena Jones. Toujours à Vogue, il expliquait : « Il s’agit d’une entreprise de produits pour tout le monde, sans différenciation de race ou de genre. À travers ce discours, je souhaite montrer que la clé est de nous unir pour mieux régner, afin que nous ne fassions qu’un. J’appuie ce propos avec le nom de l’entreprise : il n’y a pas d’espace entre les mots human et race. »

10. Officier de l’ordre des Arts et des Lettres

En 2017, Pharrell Williams était invité au ministère de la Culture pour recevoir le titre d’officier de l’ordre des Arts et des Lettres. Reconnu comme un « touche-à-tout talentueux, infatigable et anticonformiste » par Audrey Azoulay, il espérait pour sa part : « Que tous les petits garçons qui me ressemblent dans ce pays puissent faire bien plus que ce que j’ai pu accomplir. […] Que toutes les jeunes filles noires aussi puissent faire ce qu’elles veulent et plus encore. »

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