En Tunisie, des journalistes dénoncent les manœuvres d’intimidation du pouvoir

Plusieurs dizaines de journalistes et de militants des droits humains ont dénoncé jeudi 16 février à Tunis la politique répressive du pouvoir, visant selon eux à intimider les médias.

Des journalistes manifestent sur la place du gouvernement à la Kasbah de Tunis, le 16 février 2023. © Photo by Yassine Mahjoub / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Des journalistes manifestent sur la place du gouvernement à la Kasbah de Tunis, le 16 février 2023. © Photo by Yassine Mahjoub / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Publié le 17 février 2023 Lecture : 2 minutes.

« Non à la répression des journalistes », « Nous exigeons une presse indépendante et libre », « Honte à la présidence qui veut restreindre la liberté des journalistes », ont notamment scandé les manifestants rassemblés près des bureaux de la présidence du gouvernement à Tunis. En allusion à la volonté prêtée au pouvoir de museler les médias, certains manifestants arboraient du scotch rouge sur la bouche.

Des représentants de la société civile et des militants de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme ont participé à cette manifestation à l’appel du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). Un important dispositif policier a été déployé pour encadrer les manifestants et les empêcher de se rapprocher du siège du gouvernement.

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Kaïs Saïed rejette les critiques

« Les autorités veulent mettre à genoux les médias privés et publics et l’arrestation du directeur de (la radio privée) Mosaïque FM n’est qu’une tentative pour intimider ce secteur, a déclaré Mahdi Jlassi, président du SNJT. Le pouvoir est dérangé par le contenu des programmes de Mosaïque mais cette politique répressive n’entamera pas la volonté des journalistes à défendre leur liberté ».

Lors d’un entretien jeudi avec la cheffe du gouvernement Najla Bouden, le président Kaïs Saïed a rejeté les critiques et « les mensonges » sur la situation de la liberté d’expression dans le pays. « Est-ce qu’un journal ou un programme ont été censurés?, s’est-il défendu. Il a également dénoncé les critiques de l’étranger qui s’inquiètent d’un recul des libertés dans le pays, soulignant que « la Tunisie est un État indépendant et souverain et n’est pas une colonie ».

Dix personnalités ont été arrêtées entre samedi et lundi, dont Noureddine Boutar, patron de Mosaïque FM, très écoutée en Tunisie. Lors de son interrogatoire par un juge d’instruction, les questions ont porté sur la ligne éditoriale de cette radio et les critères pour le choix des chroniqueurs, ont affirmé ses avocats. On ignore encore, cependant, si quelque chef d’accusation que ce soit sera retenu contre le patron du média, et s’il s’agira de mettre en cause des choix éditoriaux ou plutôt de demander des comptes à Noureddine Bitar sur des dossiers n’ayant rien à voir avec les opinions exprimées à l’antenne.

Mercredi, le Front de salut national (FSN), principale coalition de l’opposition en Tunisie, a dénoncé la politique « répressive » du président Saïed – qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021 – après une série d’arrestations dans les milieux politico-médiatiques.

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(Avec AFP)

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