Des ONG tunisiennes demandent des excuses au ministre de l’Intérieur
Dans une déclaration au vitriol, Taoufik Charfeddine a traité les journalistes et les syndicalistes de « traîtres ». Avant d’appeler les Tunisiens à soutenir le chef de l’État.
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Le ministre tunisien de l’Intérieur Taoufik Charfeddine donne une conférence de presse le 3 janvier 2022 à Tunis. © ANIS MILI / AFP
Des ONG tunisiennes ont appelé le ministre de l’Intérieur à s’excuser après un discours « violent et dangereux » lors duquel il a qualifié de « traîtres » des médias, des syndicalistes, des hommes d’affaires et des partis politiques.
Dans une déclaration au vitriol lors d’un déplacement à Ben Guerdane près de la frontière avec la Libye le 7 mars, le ministre, Taoufik Charfeddine s’en est pris aux « mercenaires des médias, hommes d’affaires, syndicalistes et partis qui ont vendu la patrie ». « Ce sont des traîtres », a-t-il ajouté appelant les Tunisiens à soutenir le président Kaïs Saïed, « un homme honnête et patriote », selon une vidéo de la visite diffusée par son ministère.
Dans un communiqué conjoint, plus de 30 organisations, dont la centrale syndicale UGTT et la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, ont dénoncé un « discours minable », « sectaire » et qui « crée la division ».
Système Ben Ali
Dénonçant « le langage de menace et d’intimidation » employé, elles ont estimé qu’il s’agissait d’ »un discours populiste dangereux qui présage un Etat policier » rappelant le système en place sous la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011. Les signataires du texte ont appelé le ministre « à présenter des excuses pour ce violent et dangereux discours et de le retirer des pages du ministère sur les réseaux sociaux ».
(avec AFP)
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