En Tunisie, le chef du programme de « conciliation pénale » limogé
Kaïs Saïed a déploré que les caisses de l’État ne se renflouent pas assez vite alors que le pays ne cesse de s’enfoncer dans la crise financière.
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Kaïs Saïed, au palais de Carthage, à Tunis le 2 septembre 2022. © Fethi Belaid/AFP
Le 21 mars, le président tunisien Kaïs Saïed a limogé le magistrat qu’il avait lui-même nommé à la tête de l’instance chargée de mettre en œuvre son projet phare de « conciliation pénale » prévoyant d’amnistier les auteurs de crimes économiques moyennant des contreparties financières. Le renvoi de Makram Ben Mna, président de la Commission nationale de conciliation pénale, a été annoncé par décret.
En poste depuis novembre 2022, il semble ainsi payer l’échec de cette instance à renflouer les caisses de l’État avec les importantes sommes d’argent espérées. Le sort de Makram Ben Mna semblait scellé depuis une visite effectuée en son absence par Kaïs Saïed au siège de la Commission. Le chef de l’État y a déploré son « laisser-aller » et constaté que « rien n’a encore été fait » pour récupérer des fonds publics spoliés, estimés selon un rapport officiel à 13,5 milliards de dinars (4,1 milliards d’euros).
Crise financière
Le projet de réconciliation pénale lancé en mars 2022 vise à substituer aux poursuites judiciaires, condamnations et sanctions frappant ou dont sont passibles les auteurs de crimes économiques, « le versement de sommes d’argent ou la réalisation de projets nationaux, régionaux ou locaux ». Il concerne les personnes impliquées dans des crimes en relation avec l’argent public, la fiscalité, le blanchiment d’argent, la douane, le marché monétaire et les pots-de-vin.
Le limogeage de Ben Mna intervient dans un pays en proie à une grave crise financière et que ses négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de près de deux milliards de dollars piétinent depuis plusieurs mois.
(avec AFP)
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