En Algérie, trafic et… pénurie de produits médicaux

Un trafic de produits de santé vient d’être démantelé au sein du CHU Mustapha-Pacha, alors que le pays fait face à des problèmes d’approvisionnement sur certains médicaments.

Entrée des urgences chirurgicales du CHU Mustapha-Pacha, à Alger. © Kahina Nazir/Radio France/MAXPPP

Publié le 23 mars 2023 Lecture : 1 minute.

Mi-mars, le plus grand hôpital algérois, le CHU Mustapha-Pacha, qui s’étend sur 9 hectares de bâtiments, a connu une effervescence particulière. Un réseau de détournement de médicaments, de produits chimiques, de réactifs de laboratoire extrêmement coûteux, ainsi que de matériel médical a été démantelé par les enquêteurs.

Cinq employés ont été présentés devant le tribunal de Sidi M’Hamed, dont quatre seront placés sous mandat de dépôt. Quatorze autres personnes, essentiellement du personnel paramédical, devaient être auditionnées progressivement dans les jours qui ont suivi les premières arrestations, ont assuré des sources internes à Jeune Afrique. Les investigations ont concerné plusieurs services dont la microbiologie, la neurologie, la médecine légale, la maternité et la pharmacie.

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Détournements vers des cliniques privées

En amont, des seringues pré-remplies de coagulants, des ordonnances vierges cachetées, des pilules abortives ont été saisies au domicile de certains prévenus. Selon le témoignage du personnel du Centre hospitalo-universitaire Mustapha-Pacha, les accusés s’adonnaient à cette activité illégale depuis plusieurs années, avant d’être dénoncés par leurs collègues. Début février, le ministre Ali Aoun, promu à la tête de l’Industrie et de la Production pharmaceutique à  l’occasion du dernier remaniement ministériel, a annoncé devant le Parlement l’ouverture d’une enquête sur le détournement des stocks des hôpitaux publics, notamment des produits d’oncologie fabriqués par Saidal, vers les cliniques privées.

« Les premières investigations ont révélé que certains médicaments anticancéreux réceptionnés par les hôpitaux sont en rupture au niveau des services oncologie. En revanche, des cliniques privées qui n’importent pas et ne réceptionnent pas ces médicaments chez les distributeurs en disposaient. Nous avons découvert que ces cliniques exigeaient des médecins du secteur public qui effectuaient des vacations d’apporter avec eux des médicaments et du matériel. Nous avons des preuves », a soutenu le ministre face aux députés.

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