Le Sénégal frappé par une pénurie de sucre en plein Ramadan
Le jeûne du mois de Ramadan vient de débuter et, déjà, le sucre vient à manquer dans certains points de vente de Dakar. Les acteurs de la filière sont prompts à se rejeter la responsabilité les uns les autres.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 28 mars 2023 Lecture : 2 minutes.
La ritournelle semble aussi prévisible qu’inévitable : durant le jeûne du neuvième mois du calendrier hégirien, mois saint par excellence, les denrées de grande consommation connaissent des fluctuations de prix et de quantités absorbées. Produit phare échangé au travers de gestes solidaires mille fois répétés, le sucre est devenu l’indicateur de ces perturbations…
À Dakar, cette année, il n’aura fallu attendre qu’une semaine avant que, dans certains points de vente, l’existence de poches de pénurie soit annoncée. Si la situation est récurrente, et la polémique inéluctable, qui doit en assumer la responsabilité ? Si les premiers regards se tournent naturellement vers les fournisseurs en amont du circuit, ceux-ci se dédouanent.
Certes, la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), principale productrice et pourvoyeuse nationale, reconnaît un écart annuel de production d’un peu plus de 50 000 tonnes sur les 185 000 tonnes consommées par les Sénégalais. Un différentiel anticipé à hauteur de 27 %, que les importations devraient pouvoir combler et étalonner sans tensions majeures.
« Contrôle Ramadan »
Mais la compagnie sucrière accuse les commerçants d’orchestrer la pénurie, en conservant discrètement par-devers eux des stocks non commercialisés, pour étancher leur soif toute spéculative. L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) rejette la stigmatisation, invoquant un troisième acteur, l’État, qu’elle invite à sévir, le cas échéant.
À la veille de ce Ramadan, la Banque centrale marocaine (BAM) activait le ressort financier, via une hausse de son taux directeur, dans l’espoir de juguler la spirale inflationniste. En 2022, le ministère burkinabè du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes Entreprises avait initié, lui, une opération spéciale de suivi des prix de produits de grande consommation réglementés, opération dénommée « contrôle Ramadan ».
À Dakar, pour l’heure, le directeur du Commerce intérieur assure que le sucre est bien disponible et que les dysfonctionnements dans la distribution sont en passe d’être réglés…
Il reste un autre levier, que peu se permettent d’actionner, qui consiste à décourager la consommation de sucre, au nom de la diététique. Il y a un an, la ministre tunisienne du Commerce et du Développement des exportations, Fadhila Rabhi, expliquait que la saccharose nuisait « à la santé », autant qu’au budget de l’État qui subventionne le sucre…
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