Une grande population bénéfique à l’Afrique ou pas ? (PAPIER D’ANGLE)

Publié le 17 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

A Kampala, où se tient une conférence internationale sur la population et le planning familial, deux opinions s’affrontent quant à la réponse à la question : une forte croissance démographique est un avantage pour l’Afrique ou non ? Pour certains, une population élévée est un fardeau qui boulverse les priorités de gouvernements quant à l’utilisation des ressources limitées. La croissance rapide démographique devient un fardeau pour les pays en développement, en consommant les ressources destinées à la fourniture de services sociaux et sanitaires, a indiqué Stephen Mallinga, ministre ougandais de la Santé. Les conséquences négatives de la forte croissance démographique ne seront pas éliminées par le développement socio-économique, a averti M. Mallinga. La grande population exerce une pression sur les systèmes écologiques, a relevé Stern Bernstien, un conseiller du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) en matière de la politique. Les problèmes tels que la sécurité alimentaire, les réformes agraires, la détérioration environnementale et l’accès à l’eau potable sont tous liés à la population, a expliqué M. Berstinien. Les conflits civils sont aussi imputables à la pression de la population sur les ressources insuffisantes, a ajouté M. Berstinien. Des participants sont d’avis qu’une grande population est un atout permettant de créer un plus grand marché, comme c’était le cas de la Chine. Toutefois, le directeur de la division technique au FNUAP, Werner Haug, n’est pas tout à fait d’accord avec ce point de vue. Pour lui, le développement économique en Chine bénéficie non seulement de sa population, mais aussi de la politique du plannique familial. « La Chine bénéficie d’une forte croissance économique et d’une véritable impulsion, du fait qu’elle a introduit un programme de planning familial strict », a observé M. Haug. « Les gens reconnaissent que le taux de fécondité moins élevé a donné une propulsion forte au développement économique, du fait que vous avons plus de main-d’oeuvre sur le marché, alors que le taux de dépendance abaisse », a analysé M. Haug. Bien que la situation semble sérieuse en Afrique, il y a pas mal d’initiatives déjà en place, notamment le Plan d’action de Maputo de l’Union africaine (UA) qui sert d’un guide pour l’amélioration de la santé reproductive sur le continent, a déclaré Bience Gawanas, la commissaire de l’UA aux affaires sociales. Les gouvernements africains ont besoin de prendre des initiatives pour étendre la fourniture des services du planning familial dans les régions rurales, a dit Mme Gawanas, lors d’un entretien avec Xinhua. Pour lutter effectivement contre la pauvreté, une priorité doit être donnée au planning familial à travers le monde, étant donné que les financements destinés à ce secteur ont réduit ces dernières années, a noté Michael Klag, doyen de l’école de la santé publique de Johns Hopkins Bloomberg, co-parrain de la conférence. Fin

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