Les historiens désignés par Macron et Tebboune enfin réunis

Les membres de la commission mixte franco-algérienne chargée de plancher sur les archives de la colonisation se sont parlés, le 19 avril, pour la première fois.

Le président Emmanuel Macron avec l’historien Benjamin Stora (à dr.) et l’ex-ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à Alger, le 25 août 2022. © Ludovic MARIN / AFP

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Publié le 21 avril 2023 Lecture : 2 minutes.

Neuf mois après l’annonce de la création d’une commission mixte d’historiens français et algériens lors de la visite de trois jours d’Emmanuel Macron en Algérie du 25 au 27 août 2022, ses membres ont tenu leur première réunion mercredi 19 avril par visioconférence entre Paris et Alger.

L’idée de cette prise de contact entre les experts algériens et français avait été retenue dans le courant du mois de janvier, et n’a donc aucun lien avec le report de la visite d’État que le président Abdelmadjid Tebboune devait effecteur en France les 2 et 3 mai.

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Ces premiers échanges, qui ont duré une heure et demie, ont vu la participation des cinq historiens français, Benjamin Stora, Florence Hudowitz, Jacques Frémeaux, Jean-Jacques Jordi et Tramor Quemeneur, et de leurs homologues algériens, Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Filali, Mohamed Lahcen Zighidi et Djamel Yahiaoui.

Dans une déclaration préliminaire lue en arabe, Lahcen Zighidi a notamment souligné la nécessité d’écrire cette histoire coloniale et de s’en donner les moyens. Puis les experts algériens se sont présentés tour à tour pour évoquer leurs cursus et leurs travaux, avant que leurs homologues français n’en fassent de même.

« Cette première prise de contact s’est bien déroulée, raconte Benjamin Stora. Les échanges ont été francs et chaleureux. Nous avons mis l’accent sur le fait que cette commission doit préserver son caractère indépendant à l’égard des pouvoirs politiques. »

Restitution des archives ou libre accès ?

Les Algériens, explique-t-il encore, ont réitéré leur demande de restitution des archives coloniales, alors que l’expert français estime que la priorité réside plutôt dans l’accès libre de ces archives dont une partie reste encore à déclassifier. D’où la première mission de cette commission mixte qui consiste à dresser un inventaire complet de toutes ces archives, qu’elles se trouvent en France ou en Algérie.

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Spécialiste de l’histoire coloniale et de la guerre d’Algérie et auteur de plusieurs ouvrages, Benjamin Stora insiste également sur l’impératif d’ouvrir les archives algériennes aussi bien aux experts locaux qu’aux historiens français.

À l’issue de cette première rencontre, les membres du panel algérien ont invité leurs homologues français à une nouvelle rencontre, qui se tiendra cette fois à Alger et dont il reste à définir la date et les modalités.

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La création de cette commission mixte chargée d’étudier les archives algériennes et françaises portant sur la période coloniale de 1830 à 1962 a été annoncée lors de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie en août 2022. L’initiative de monter ce groupe mixte d’historiens et d’experts est née de la rencontre qui s’est tenue un mois plus tôt entre le président algérien et Benjamin Stora. Depuis l’annonce de sa mise en place et la désignation de ses membres, la commission n’avait pas encore concrètement entamé ses missions. C’est désormais chose faite.

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