Les millionnaires, seuls candidats à la sauvegarde des rhinocéros ?

Ce 26 avril, le plus grand propriétaire de rhinocéros au monde met son exploitation sud-africaine aux enchères, pour protéger l’espèce.

© Damien Glez

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Publié le 26 avril 2023 Lecture : 2 minutes.

Sur les cinq espèces de rhinocéros existantes, deux se trouvent sur le continent africain, notamment en Afrique du Sud qui abrite près de 80 % de la population mondiale de ces plus gros mammifères terrestres après les éléphants. Considéré comme « en danger critique d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le rhinocéros noir compte un peu plus de 5 000 individus, tandis que le rhinocéros blanc – « quasi menacé », selon l’UICN – sont un peu plus de 20 000 individus.

L’Asie utilisant les cornes de l’animal en médecine traditionnelle, notamment dans une quête d’effets aphrodisiaques, l’Afrique du Sud subit un braconnage qui a tué, l’an dernier, près de 450 rhinocéros. Le prix au kilo de la corne avoisine celui de l’or, soit environ 60 000 dollars. L’exportation de cet appendice de kératine est illégale, mais les drastiques mesures anti-braconnage ne parviennent pas à éradiquer le phénomène.

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150 millions de dollars en 30 ans

Avec 2 000 rhinocéros et 8 000 ha de terrain, à moins de 200 km au sud-ouest de Johannesburg, le millionnaire sud-africain John Hume est le plus grand propriétaire de ce mammifère au monde. L’éleveur qui avait fait fortune dans le tourisme estime avoir déboursé, en une trentaine d’années, 150 millions de dollars pour protéger l’espèce, notamment en finançant des kilomètres de clôtures, des dizaines de caméras, une salle de contrôle, des détecteurs de chaleur et les rémunérations d’une centaine de personnes qui travaillent sur le site, en particulier des rangers armés.

Agé de 81 ans et à court de financements, le retraité souhaite transmettre le flambeau. Ce 26 avril, il met son exploitation en vente, en un seul lot – dont un stock de dix tonnes de cornes –, lors d’enchères en ligne qui débuteront à dix millions de dollars. John Hume espère qu’un « milliardaire préférera sauver les rhinocéros de l’extinction plutôt qu’acheter un super yacht » et se satisfait qu’il y ait « beaucoup plus de rhinocéros sur terre » que lorsqu’il lançait son projet.

Pour les rhinocéros qui ne peuvent pas être surveillés 24 heures sur 24, la stratégie ultime consisterait à faire couper préventivement, par des vétérinaires, les cornes tant convoitées. Mises en vente sur un marché légal, ces dernières pourraient même financer la conservation de l’espèce. Mais la tactique est controversée par certaines ONG qui tiennent à sauver autant la vie que l’intégrité du rhinocéros.

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