Au Maroc, un 1er-Mai sous le signe de l’inflation

Des manifestants se sont rassemblés à Rabat et à Casablanca pour protester contre l’envolée des prix alimentaires. En mars, le royaume a enregistré 8,2 % d’inflation en glissement annuel.

Des manifestants lors d’un précédent rassemblement, déjà contre la cherté de la vie, le 20 février 2023, à Rabat, au Maroc. © FADEL SENNA / AFP.

Publié le 2 mai 2023 Lecture : 2 minutes.

Pour le 1er-Mai, des slogans contre la « cherté de la vie », la « détérioration du pouvoir d’achat » ou la « corruption » ont résonné à Rabat. À l’appel des principales centrales syndicales du royaume, plusieurs centaines de militants syndicaux ont manifesté lors de la Fête internationale des travailleurs, pour protester contre la « détérioration du pouvoir d’achat » et la poussée inflationniste au Maroc, marquée par l’envolée des prix des denrées alimentaires.

Arborant banderoles et casquettes aux couleurs des syndicats, les manifestants ont défilé le long de l’avenue Mohammed V, qui abrite notamment le siège du Parlement, sous l’œil des forces de l’ordre. Certains ont appelé le Premier ministre, Aziz Akhannouch, à démissionner. Des rassemblements similaires ont eu lieu à Casablanca (ouest), selon la presse locale.

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Les syndicats exigent notamment le plafonnement des prix des carburants, la réduction des taxes sur les produits de première nécessité et la baisse de l’impôt sur le revenu, afin de soutenir le pouvoir d’achat. La Confédération démocratique du travail (CDT, gauche), a par ailleurs appelé à la libération des « prisonniers politiques » et au « respect des libertés publiques ». Aucun incident n’a été rapporté au cours de ces rassemblements.

Exportations interdites sur certains produits

En mars, le Maroc a enregistré 8,2 % d’inflation en glissement annuel, dont une hausse de 16,1 % pour les produits alimentaires d’après les statistiques officielles. Le secteur agricole, crucial pour l’économie marocaine, est également confronté à un déficit pluviométrique chronique, ce qui tend encore plus les prix des produits alimentaires.

En février, le gouvernement a suspendu l’exportation de certains produits, notamment les tomates, afin d’approvisionner le marché local. À la mi-avril, le Premier ministre Akhannouch a affirmé que le gouvernement travaillait sur un programme d’aide directe ciblée, attendu depuis près d’une décennie, qui remplacerait le système actuel de subventions du gaz, de la farine et du sucre. L’objectif est d’atténuer les fortes disparités sociales et régionales du pays.

La Banque centrale du Maroc a relevé en mars son taux directeur de 50 points de base, à 3 %, afin d’enrayer la hausse des prix qui affecte les ménages modestes et vulnérables. Elle avait déjà augmenté son taux directeur lors de ses deux précédents conseils en septembre et décembre. Les autorités espèrent également une reprise de la croissance économique à 4 % cette année, alors que la Banque centrale prévoit qu’elle ne dépassera pas 2,6 %.

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(avec AFP)

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