Au Mali, le référendum constitutionnel essuie de nouvelles critiques

« L’Appel du 20 février pour sauver le Mali », mouvement critique à l’encontre des colonels au pouvoir, a pris position contre la tenue d’un référendum sur une nouvelle Constitution, prévu le 18 juin.

Le chef de la junte malienne et président de la transition, le colonel Assimi Goïta. © AP/SIPA.

Publié le 8 mai 2023 Lecture : 1 minute.

Dans une déclaration transmise lundi, « l’Appel du 20 février » estime que les militaires n’ont reçu aucun mandat pour « plonger [le pays] dans l’inconnu, voire nous soumettre aux règles de l’État de non-droit ». Selon eux, cette réforme constitutionnelle est illégale en plus d’être superflue, et il vaudrait mieux organiser des élections pour un retour rapide des civils au pouvoir.

« L’Appel du 20 février » est une tentative de rassemblement de partis et d’organisations de la société civile enclenchée par plusieurs groupes et personnalités ayant pris leurs distances avec les autorités. Samedi, une vingtaine d’associations religieuses, culturelles ou politiques avaient déjà annoncé s’unir pour obtenir le retrait du principe de laïcité de l’État dans le projet.

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Impunité

La Constitution est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier de continuer à diriger le pays jusqu’en 2024. « L’Appel du 20 février » assène que le projet remet « gravement » en cause l’indépendance de la justice et « organise l’impunité de quelques personnalités ».

Le projet dispose que tout coup d’État est un « crime imprescriptible ». Mais les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 seraient couverts par des lois d’amnistie.

Un référendum « illégal »

Quant au référendum, « l’Appel du 20 février » affirme qu’il est « illégal » et qu’« aucune condition n’est réunie » pour sa tenue dans un pays dont « plus des deux tiers » échappent selon lui au contrôle de l’État, ce que réfute le gouvernement. « Nous empêcherons, sans nul doute, par les voies de droit, la tenue même de ce référendum irrégulier », dit le collectif.

Le Mali « n’est pas confronté à un problème de Constitution, la seule alternative est de tourner la page de cette transition en déphasage, tant avec les principes de l’État de droit qu’avec les valeurs républicaines », dit-il.

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(Avec AFP)

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