Nicolas Sarkozy en procès pour financement libyen présumé de sa campagne de 2007 ?

Alors que les juges d’instruction ont achevé leurs investigations sur les soupçons de financement libyen de la première campagne présidentielle de l’ex-chef de l’État français, le parquet national financier souhaite le voir jugé.

 © Damien Glez

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Publié le 12 mai 2023 Lecture : 2 minutes.

Le Landerneau politicien français bruisse de la rumeur selon laquelle Nicolas Sarkozy rêverait de remplacer, à Matignon, une Elisabeth Borne présumée « cramée » après le passage en force de la réforme des retraites. Si l’ancien président de la République a du mal à s’y faire, justement, à la retraite, la justice ne raccroche pas davantage les crampons que lui. Emmanuel Macron n’ignore pas que plane sur la tête du candidat putatif à la primature des épées de Damoclès, comme le dossier dit des écoutes – décision de la cour d’appel de Paris le 17 mai prochain – ou l’affaire Bygmalion, dont le procès en appel devrait se tenir en novembre…

Une autre procédure se rappelle au mauvais souvenir de Nicolas Sarkozy. En 2012, quelques mois après la mort brutale de Mouammar Kadhafi, le site d’investigation Mediapart publiait une note manuscrite attribuée à l’ex-chef des renseignements extérieurs libyens Moussa Koussa.

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Le document laissait entendre qu’un an avant l’élection présidentielle française de 2007, le régime du Guide de la Jamahiriya avait promis au candidat de la droite un financement de campagne à hauteur de 50 millions d’euros. Sarkozy gagnera le scrutin et le pestiféré libyen sera reçu en France, en grande pompe, dès la première année du seul mandat présidentiel de l’élu…

« Association de malfaiteurs »

Au terme de dix ans d’enquête en Libye, en Arabie Saoudite, en Suisse et en Malaisie, des dizaines de milliers de pages de procédures et treize mises en examen – celles de Sarkozy en 2018, puis en 2020 –, le réquisitoire définitif du parquet national financier (PNF) a demandé, le 10 mai, le renvoi de Nicolas Sarkozy devant le tribunal correctionnel, afin qu’il soit jugé pour « recel de détournement de fonds publics libyens, corruption passive, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs en vue de commettre une infraction punie de 10 ans d’emprisonnement ». Concernant le document de Mediapart, l’accusé affirme : « Tout le monde sait que c’est un faux »…

À la barre, devraient se succéder onze autres accusés, parmi lesquels les anciens ministres français Claude Guéant, Brice Hortefeux et Éric Woerth, l’ancien haut fonctionnaire français Thierry Gaubert, l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine et l’intermédiaire franco-algérien Alexandre Djouhri.

Une décennie après le « Printemps libyen », ce dossier judiciaire est très suivi en Afrique. Au nord ou au sud du continent, certains nostalgiques du guide panafricaniste considèrent sa chute comme un complot et le chaos de la Libye comme un ferment de la crise sécuritaire du Sahel.

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