[Série] Attentats de Casablanca : vingt ans après

Le 16 mai 2003, la capitale économique du Maroc était ensanglantée par des attentats-suicides. Un événement sans précédent, dont les conséquences ont été à la fois sécuritaires, politiques et sociétales. Et un traumatisme qui reste vif deux décennies plus tard.

Manifestation contre le terrorisme, place Jemaa el-Fna, à Marrakech, le 7 mai 2011. © ABDELHAK SENNA/AFP

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Publié le 16 mai 2023 Lecture : 2 minutes.

« Notre 11-Septembre ». C’est ainsi, aujourd’hui encore, que beaucoup de Marocains évoquent la terrible nuit du 16 mai 2003, au cours de laquelle un groupe de kamikazes a semé le chaos à Casablanca, faisant 45 morts et des dizaines de blessés.

Moins de deux ans après les attaques contre les tours jumelles de New York, le Maroc faisait face à son tour à un terrorisme d’inspiration islamiste. Un courant dont on savait qu’il existait au royaume, mais dont personne, jusqu’alors, n’avait pensé qu’il pourrait provoquer une catastrophe d’une telle ampleur.

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Si la plupart des terroristes sont morts en déclenchant leur bombe, la nuit des attentats a été suivie de vastes coups de filet dans les milieux salafistes. Plus d’une centaine de personnes accusées d’être liées aux réseaux islamistes radicaux, ainsi que certaines figures de cette mouvance, sont condamnées à la prison. Dès la fin du mois de mai, une loi anti-terroriste, comparée à l’époque au « Patriot Act » américain, est adoptée à une très large majorité par la Chambre des conseillers.

Virage social

Mais la réaction des autorités ne se limite pas au volet sécuritaire et répressif. Les kamikazes de Casablanca, révèlent l’enquête, sont tous originaires du quartier populaire de Sidi Moumen, et l’idée selon laquelle la misère sociale fait le lit du terrorisme s’installe dans la société marocaine. En 2004, les autorités lancent un vaste programme baptisé « Villes sans bidonvilles », puis, l’année suivante, Mohammed VI annonce le lancement de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH).

Politiquement, les attentats font peser une pression immense sur le principal mouvement islamiste, le Parti de la justice et du développement (PJD), alors en pleine ascension dans les urnes. Au lendemain de l’attaque, le parti est dans le collimateur, considéré comme l’inspirateur des meurtriers. Mais plutôt que d’aller à l’affrontement, le Palais opte pour une voie raisonnée, conscient qu’il est de l’intérêt de tous de permettre l’existence d’un mouvement prônant un islam politique modéré et respectueux des règles démocratiques.

C’est le film de cette nuit sanglante et les conséquences qu’elle a eues pour le royaume que Jeune Afrique retrace dans cette série en deux épisodes.

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Retrouvez le premier épisode de notre série :

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