Après le massacre dans un lycée, l’Ouganda sur la piste ADF

Vingt personnes ont été arrêtées en lien avec l’attaque d’un lycée attribuée aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF). Le président Yoweri Museveni a promis d’en éliminer les responsables.

Des forces de sécurité ougandaises après l’attaque contre le lycée Lhubiriha à Mpodwe, proche de la frontière avec la RDC. © AFP.

Publié le 20 juin 2023 Lecture : 2 minutes.

La police ougandaise a annoncé le 19 juin l’arrestation de « 20 collaborateurs » présumés des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), a affirmé Fred Enanga, porte-parole de la police ougandaise, lors d’une conférence de presse, après le massacre imputé à des jihadistes qui a fait au moins 42 morts dans la nuit du vendredi 16 au samedi 17 juin dans le lycée Lhubiriha, à Mpondwe, près de la frontière avec la RDC.

Juste après le massacre, des responsables de l’armée et de la police ougandaises avaient incriminé des membres des ADF, une milice qui a prêté allégeance au groupe État islamique (EI).

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Les victimes ont été attaquées à coup de machettes, abattues par balles et certaines brûlées vives. Le nouveau bilan donné lundi par la police fait état de 42 morts. Parmi eux, 37 étudiants. La plus jeune victime avait 12 ans et la plus vieille 95.

Le chef de l’établissement arrêté

Dans un communiqué, la police a précisé que le chef de l’établissement faisait partie des personnes arrêtées. Six blessés sont toujours à l’hôpital, a par ailleurs indiqué Fred Enanga, qui a qualifié l’attaque de « barbare », « inhumaine » et de « crime contre l’humanité ». Le porte-parole de la police a également déclaré que le nombre exact de personnes enlevées n’était pas encore connu.

Le président Yoweri Museveni a qualifié dimanche ce massacre d’acte « désespéré, lâche » et promis d’éliminer les responsables de l’assaut sanglant.

Le lycée se trouve à moins de deux kilomètres de la frontière avec la RDC, où les ADF sont actives et accusées d’avoir tué des milliers de civils depuis les années 1990. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière commise en Ouganda depuis le double attentat à Kampala en 2010, qui avait fait 76 morts lors d’un raid revendiqué par les islamiste shebabs, basés en Somalie.

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Tests ADN

Dans la journée de lundi, des familles attendaient toujours les résultats des tests ADN pour identifier les victimes qui ont péri dans l’incendie de leur dortoir. « Nous ne sommes pas sûrs que nos enfants soient parmi ceux qui ont été enlevés ou brûlés. Nous sommes affligés, peut-être que le gouvernement nous donnera une réponse bientôt et nous prions », a déclaré Joseph Masika, un tuteur de l’un des étudiants portés disparus, après d’éprouvantes visites dans des morgues et des hôpitaux de la région. « C’est une situation douloureuse qu’aucun parent ne voudrait vivre, mais nous gardons espoir qu’ils soient en vie, où qu’ils soient », a-t-il ajouté.

Joe Walusimbi, le commissaire du district de Kesese, où se trouve l’école, avait plus tôt déclaré que la plupart des victimes identifiées avaient été enterrées le 18 juin, et que les enterrements se poursuivaient le 19. « Nous avons presque terminé l’inhumation des morts déjà identifiés et nous attendons les tests ADN de ces étudiants qui ont été brûlés au point d’être méconnaissables », a-t-il déclaré, tout en affirmant, contrairement à certaines publications sur les réseaux sociaux, que les écoles de la zone sont toujours ouvertes. « La situation sécuritaire est sous contrôle », a-t-il affirmé.

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(avec AFP)

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