Au Kenya, William Ruto casse la protection de la forêt

Alors qu’il s’était positionné à l’avant-garde des efforts africains contre le changement climatique, le président kényan a levé l’interdiction de l’exploitation forestière.

Le président du Kenya, William Ruto, lors du concert Global Citizen, à Paris le 22 juin 2023. © Anna KURTH / AFP

Publié le 3 juillet 2023 Lecture : 1 minute.

« Nous ne pouvons pas avoir des arbres matures qui pourrissent dans les forêts alors que les habitants souffrent du manque de bois. C’est de la folie », a déclaré le président William Ruto lors d’un service religieux qui s’est déroulé à Molo, ville située à environ 200 kilomètres au nord-ouest de Nairobi, le 2 juillet. « C’est pourquoi nous avons décidé d’ouvrir la forêt et de récolter du bois, afin de créer des emplois pour nos jeunes et d’ouvrir des entreprises », a-t-il ajouté.

La levée de l’interdiction va réjouir les propriétaires de scieries et les acteurs du commerce du bois, qui lui attribuaient la disparition de nombreux emplois. Le moratoire avait été imposé par le gouvernement précédent en février 2018, dans les forêts publiques et communautaires, pour éradiquer l’exploitation forestière illégale et porter la couverture forestière du pays à 10 %.

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« Des conséquences catastrophiques »

Pour Greenpeace Afrique, cette levée risque d’avoir « des conséquences environnementales catastrophiques ». « Au Kenya, les forêts abritent des espèces rares et menacées, et des millions de personnes dépendent de ces forêts pour leur subsistance, pour se nourrir et se soigner », avait alerté l’ONG le mois dernier, dans le cadre d’une pétition lancée contre cette levée.

« Depuis que le gouvernement kényan a imposé l’interdiction de l’exploitation forestière il y a six ans, des progrès significatifs ont été réalisés dans la protection des forêts et dans la lutte contre la crise climatique », avait-elle précisé. « La levée de l’interdiction anéantira tout notre dur labeur, car elle ouvrira les vannes à l’exploitation forestière commerciale et illégale, uniquement motivée par le profit », selon l’ONG.

William Ruto, qui s’était positionné à l’avant-garde des efforts africains pour lutter contre le changement climatique, a assuré que le Kenya maintenait son objectif de planter 15 milliards d’arbres au cours des dix prochaines années. L’exploitation forestière a contribué en 2022 à 1,6 % du PIB du Kenya, dont les forêts recouvraient alors 8,8 % du territoire, selon les autorités.

(Avec AFP)

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