Dispersion d’une manifestation de femmes anti-référendum

Une manifestation de femmes contestant le projet de référendum constitutionnel du président Mamadou Tandja a été dispersée mercredi par la police. Les marcheuses auraient également été battues.

Publié le 15 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

La police de Niamey a dispersé mercredi une manifestation des femmes anti-référendum qui projettaient d’organiser une marche en direction du siège de la Cour constitutionnelle pour exprimer leur soutien à l’équipe de cette juridiction, dissoute fin juin dernier par le président Mamadou Tandja.

Organisées au sein du Front pour la défense de la démocratie (FDD), ces femmes ont voulu apporter leur « soutien et solidarité » à Mme Salifou Bazèye, première femme présidente de la Cour constitutionnelle démise de ses fonctions après que son institution a désavoué le chef de l’Etat dans son projet de référendum.

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« Police envoyée pour nous disperser et nous battre »

« Nous avions été violemment réprimées par un détachement de la police qui a été envoyée pour nous disperser et nous battre », a indiqué à APA Kadidja Nouhou, une militante de la société civile.

« Notre manifestation est l’expression de nombreux citoyens qui ont été outrés par la décision arbitraire du président Tandja de s’accorder des pouvoirs exceptionnels et de dissoudre la Cour constitutionnelle qui n’a lu que le droit » a-t-elle ajouté, contenant à peine des larmes.

Mercredi matin, aucune réaction officielle n’était encore disponible pour expliquer la dispersion de cette marche présentée par ses organisateurs comme « pacifique ».

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Auparavant, les avocats du Niger ont observé lundi une grève de 24 heures en signe de « solidarité » avec la Cour constitutionnelle, dissoute par le président Tandja, qui a convoqué un référendum pour le 4 août pour adopter une nouvelle constitution qui lui permettra de rester au pouvoir.

Tandja isolé

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La déléguée de l’Ordre des avocats à la Commission nationale électorale indépendante (Ceni), Zada Aïssatou, a récemment démissionné de la vice-présidence de cet organe, en même temps que les délégués des partis membres du FDD et du représentant des organisations de défense des droits humains.

Elu en 1999, puis réélu en 2004, le chef de l’Etat devait quitter le pouvoir en décembre prochain, au terme de son deuxième quinquennat, selon les dispositions de la constitution actuelle.

Mais, selon les termes de la nouvelle constitution soumise à référendum, le président en poste pourra exercer le pouvoir d’Etat jusqu’en 2012. Il pourra ensuite se représenter autant de fois qu’il le souhaite contrairement à l’actuelle Constitution qui limite le mandat présidentiel à un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois.

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