Tanzanie : les éléphants menacés d’extinction d’ici à sept ans
Le braconnage d’éléphants a atteint des niveaux si alarmants en Tanzanie qu’ils pourraient disparaître du pays d’ici à seulement sept ans, a prévenu vendredi une ONG de défense des animaux lors d’une conférence à Dar es-Salaam.
![Des éléphants dans la réserve du Serengeti en Tanzanie le 25 octobre 2010. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/05/10/010052014111306000000elephants.jpg)
Des éléphants dans la réserve du Serengeti en Tanzanie le 25 octobre 2010. © AFP
Cette conférence de deux jours, sous l’égide de l’ONU, vise à étudier les moyens d’enrayer le massacre des éléphants en Tanzanie, destination touristique qui se dit déterminée à protéger sa faune exceptionnelle, mais a du mal à faire face à des bandes criminelles très organisées et aux méthodes de plus en plus sophistiquées.
En Tanzanie, "environ 30 éléphants sont tués par jour (…) à ce rythme, la population d’éléphants sera exterminée d’ici à 2020", a affirmé la Société de Protection des éléphants de Tanzanie (Teps).
En ouvrant la conférence, le vice-président tanzanien Mohamed Gharib avait appelé à l’aide internationale dans la lutte contre les réseaux braconniers. "Des réseaux de braconnage complexes et bien organisés, dans et hors du pays, sont derrière ce commerce illégal, ce qui empêche la Tanzanie de gagner seule cette bataille", a-t-il plaidé, peignant un sombre tableau de la situation actuelle.
Campagne controversée de lutte contre le braconnage
Les autorités tanzaniennes avaient lancé l’an dernier une campagne controversée de lutte contre le braconnage, autorisant les gardes des parcs nationaux à "tirer pour tuer" sur les braconniers.
Le nombre d’animaux tués avait alors chuté, selon le gouvernement, de manière spectaculaire, mais l’opération avait dû être suspendue, car marquée par des accusations de graves abus de la part des gardes contre les populations locales, dont des vols, viols et meurtres.
Aujourd’hui, le directeur de la Teps a appelé l’armée à intervenir pour lutter contre les braconniers qui ont repris leurs activités. Les militaires "doivent rester là et protéger nos éléphants", a plaidé M. Kikoti, "ils ne doivent pas venir juste pour une opération et se retirer ensuite".
Explosion du braconnage
Les braconniers opèrent en bandes organisées, ont une grande connaissance du terrain et sont dotés d’armes automatiques et d’équipements pointus comme des lunettes de vision nocturne.
Le braconnage des éléphants ou des rhinocéros a explosé ces dernières années en Afrique, alimenté par une forte demande d’ivoire et de corne en Asie et au Moyen-Orient.
En 2013, selon la Teps, l’écosystème de Selous-Mikumi en Tanzanie, qui accueille l’une des plus grandes populations d’éléphants dans le monde, n’accueillait plus que 13.000 pachydermes contre environ 70.000 en 2006.
Le tourisme, largement basé sur l’observation de la flore et de la faune, représente 17% du PIB de la Tanzanie et emploie plus de 300.000 personnes, selon des statistiques officielles.
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