En Tunisie, mandat de dépôt contre le président par intérim d’Ennahdha
Arrêté le 5 septembre, Mondher Ounissi assure la présidence d’Ennahdha depuis l’incarcération, en avril, de son chef historique Rached Ghannouchi, bête noire du président Kaïs Saïed.
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Mondher Ounissi, président d’Ennahdha par intérim. © Yassine Mahjoub/SIPA
Le pôle judiciaire antiterroriste a émis, mercredi 20 septembre, un mandat de dépôt à l’encontre du président par intérim du parti islamo-conservateur, arrêté le 5 septembre. Mondher Ounissi assure la présidence d’Ennahdha depuis l’incarcération, le 17 avril, de son chef historique Rached Ghannouchi, ennemi juré du président Kaïs Saïed.
Un juge d’instruction du pôle judiciaire antiterroriste a décidé mercredi d’émettre un mandat de dépôt à l’encontre du Mondher Ounissi, sans que ce dernier ne soit entendu, a indiqué Abdelfattah Taghouti, l’un des responsables d’Ennahdha.
Aucune accusation formulée
Aucune accusation n’a été formellement portée contre Mondher Ounissi. La justice tunisienne n’a fait aucun commentaire sur les raisons de sa détention. Son parti affirme que son arrestation est survenue après la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’enregistrements audio qui lui ont été attribués. On peut y entendre une voix, présentée comme celle de Mondher Ounissi, évoquant sa rencontre avec des hommes affaires tunisiens influents ainsi que des violations financières qu’aurait commises un responsable d’Ennahdha.
Le chef historique du parti, Rached Ghannouchi, a quant à lui été arrêté le 17 avril à la suite de déclarations dans lesquelles il avait affirmé que la Tunisie serait menacée d’une « guerre civile » si les partis de gauche ou ceux issus de l’islam politique, comme le sien, y étaient éliminés. Le 15 mai, il a été condamné à un an de prison pour « apologie du terrorisme » dans le cadre d’une autre affaire. Rached Ghannouchi est aujourd’hui le plus célèbre opposant emprisonné depuis le coup de force du président Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.
(Avec AFP)
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