Paul Biya et les sommets internationaux : une décennie aux abonnés absents

Alors que l’Assemblée générale de l’ONU bat son plein à New York, le président camerounais n’a une nouvelle fois pas fait le déplacement. Son absence est devenue la norme lors des grands rendez-vous internationaux.

Le président camerounais Paul Biya, le 22 septembre 2016, à New York. © Carlo Allegri/REUTERS

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Publié le 22 septembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Ne cherchez pas Paul Biya dans les couloirs des Nations unies, à New York, ces jours-ci. Tout au plus pourrez-vous y croiser son représentant, le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella. Le chef de l’État n’a, lui, pas quitté le Cameroun et ne prononcera donc pas lui-même un discours à la tribune de l’organisation internationale.

À l’ONU : 20% de présence

Il faut dire que Paul Biya sait faire apprécier sa présence avec parcimonie. Jeune Afrique a remonté les dix dernières années en épluchant les comptes-rendus officiels des visites à l’étranger, disponibles sur le site internet de la présidence, du président depuis l’année 2014. Et il est peu de dire que le chef de l’État semble peu goûter les rassemblements internationaux.

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En ce qui concerne les Nations unies, Paul Biya n’a en effet assisté qu’à deux reprises à l’Assemblée générale annuelle tenue en septembre chaque année : en 2016 et 2017. Le reste du temps, soit 80 %, il a donc préféré confier le soin à ses ministres des Relations extérieures de s’exprimer à la tribune en son nom et en celui de son pays.

Le Sphinx d’Etoudi a bel et bien voyagé outre-Atlantique récemment, mais c’était à l’occasion du sommet États-Unis-Afrique de décembre 2022. Il avait été reçu avec ses pairs africains à la Maison-Blanche par le président américain Joe Biden. Mais son agenda, repris sur le site de la présidence camerounaise, ne garde aucune trace d’autres activités américaines ces dix dernières années.

À l’UA, zéro pointé (ou presque)

Autre rendez-vous : le sommet de l’Union africaine, qui a lieu quant à lui chaque début d’année en Éthiopie, au siège de l’organisation. Ici, le résumé est encore plus simple. Paul Biya n’a pas assisté une seule fois au rassemblement d’Addis-Abeba durant la dernière décennie. Tout au plus s’est-il présenté au sommet entre l’UA et l’Union européenne à Bruxelles, en 2014, et à Abidjan, en 2017.

Cette même année 2017 aura été une année faste, si l’on s’en tient aux standards de Paul Biya, puisque le Camerounais a tout de même participé à deux autres rendez-vous internationaux durant ces douze mois, même si les formats étaient plus restreints : sur la sécurité régionale au Nigeria et avec la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale, à N’Djamena.

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Outre un séjour à Pékin, pour un rassemblement Chine-Afrique en 2018, et un autre à Saint-Pétersbourg, pour le sommet Russie-Afrique de 2023, le président a essentiellement favorisé les pays francophones. Il a d’ailleurs participé au sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à Dakar en 2014. Surtout, le Camerounais s’est rendu trois fois à Paris cette dernière décennie, pour des conférences sur le climat en 2015 et 2017, et sur la finance internationale, en 2023.

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