Le 5 décembre 2013, Mandela entrait dans l’immortalité

Atteint d’une infection pulmonaire, le premier président noir d’Afrique du Sud s’éteignait à son domicile de Johannesburg, à l’âge de 95 ans. Voici le récit qu’en fit, à l’époque, Mathieu Olivier dans JA.

Le cortège funéraire passe par Mthatha, le 14 décembre 2013, avant d’atteindre Qunu, le village natal de Nelson Mandela, où le président sud-africain doit être inhumé. © Jeff J Mitchell/Getty Images via AFP

Le cortège funéraire passe par Mthatha, le 14 décembre 2013, avant d’atteindre Qunu, le village natal de Nelson Mandela, où le président sud-africain doit être inhumé. © Jeff J Mitchell/Getty Images via AFP

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Publié le 5 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

[Cet article a été initialement publié le 6 décembre 2013]

C’est une bataille qu’il ne pouvait remporter. Après plusieurs années de lutte contre la maladie, Nelson Mandela est décédé à son domicile de Johannesburg, a annoncé, jeudi 5 décembre dans la soirée, le président sud-africain Jacob Zuma en direct à la télévision publique. Le premier président noir d’Afrique du Sud a succombé après avoir été atteint d’une infection pulmonaire chronique pour laquelle il avait été hospitalisé à plusieurs reprises ces derniers mois.

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En mars-avril derniers, l’ex-président avait déjà été hospitalisé pendant neuf jours avant d’être autorisé à regagner son domicile de Johannesburg, où il devait continuer de recevoir des soins à domicile, comme après sa précédente hospitalisation, en décembre 2012. Ses médecins avaient alors considéré que le héros de la lutte contre l’apartheid pouvait quitter leur établissement « en raison d’une amélioration constante et graduelle de son état général ». Ce qui n’a pas été le cas cette fois-ci.

Des oublis et des absences

Usé par ses années de prison, Nelson Mandela avait eu de nombreuses alertes de santé par le passé. En 1988, alors prisonnier, il avait ainsi été admis durant six semaines à l’hôpital de Stellenbosch, près du Cap, en raison d’une forte toux, qui s’avérera être une tuberculose. En 2001 encore, onze ans après sa libération, c’est pour un cancer de la prostate que Madiba était cette fois traité par radiothérapie, avant de déclarer, l’année suivante, qu’il était définitivement guéri.

La santé de Nelson Mandela était surtout devenue un sujet de préoccupation national à partir de décembre 2012, alors que, retiré depuis quelques mois dans son village natal de Qunu, il était ramené en avion à Pretoria et passait dix-huit jours à l’hôpital. Bien qu’il ait été autorisé à regagner son domicile de Johannesburg, ses visiteurs le décrivaient alors comme un vieil homme en bonne santé, mais avec certaines absences. « Malheureusement, il oublie parfois que l’un ou l’autre sont décédés, ou son visage exprime l’incompréhension quand on lui dit que Walter Sisulu [l’une des figures de la lutte contre l’apartheid, disparu en 2003] ou d’autres ne sont plus de ce monde », avait ainsi confié son ami l’avocat George Bizos à l’agence d’information radio Eyewitness News le 11 mars.

Idole et symbole

Nelson Mandela n’était plus apparu en public depuis 2010, et s’était complètement retiré de la vie politique depuis des années. Il restait cependant l’idole de tout un peuple. Emprisonné pour ses actions dans la lutte contre le régime de l’apartheid en 1963, il avait passé vingt-sept années derrière les barreaux, devenant le symbole de l’oppression d’un peuple, tandis que le monde entier manifestait pour sa libération.

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Prix Nobel de la paix en 1993, partagé avec le dernier président de l’apartheid, Frederik De Klerk, Mandela restera comme le premier chef d’État noir d’Afrique du Sud et comme le père de ce qu’il appela la nation arc-en-ciel. Si, comme le dit un proverbe de son ethnie xhosa, « on n’existe que par les autres », alors Nelson Mandela était, depuis bien longtemps, et bien avant de perdre la vie, immortel.

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