Présidentielle au Sénégal : la chasse aux parrainages est ouverte

Alors que 75 candidats ont déjà fait connaître leur intention de concourir à l’élection, la campagne de recueil des parrainages citoyens, qui vient de s’ouvrir, permettra-t-elle de contenir ce débordement d’ambitions ?

Rassemblement en faveur de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakkar, à Dakar, en juillet 2022. © JOHN WESSELS / AFP.

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Publié le 27 septembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Le top départ a été donné officiellement ce 27 septembre, date limite fixée pour indiquer au ministère de l’Intérieur le nom du coordinateur désigné par chaque candidat à la présidentielle du 25 février 2024 en matière de recueil des parrainages citoyens.

Le 29 septembre, la Direction générale aux élections remettra par ailleurs aux intéressés les fiches de collecte des parrainages au format papier et électronique dans le cadres d’une « séance de remise et d’information. »

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En vertu de la réforme adoptée à la faveur du dialogue national, qui s’est tenu en juin, tout candidat devra en effet, pour que sa candidature soit entérinée, présenter au moins 44 559 parrainages valides, soit 0,6 % du corps électoral. Principal piège à éviter en vue de l’examen des dossiers de candidature par le Conseil constitutionnel, prévu entre le 26 décembre 2023 et le 12 janvier 2024, les doublons entre candidatures concurrentes, chaque électeur ne pouvant accorder son parrainage qu’à un seul prétendant.

Profusion de candidats

À l’heure où s’ouvre cette première étape de la campagne, pas moins de 75 candidats déclarés ont été recensés par le Divan citoyen, une plateforme en ligne qui met à jour quotidiennement le décompte des candidats au sacre. Une profusion qui contraste avec ce constat : l’opposant Ousmane Sonko, président des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), dont le poids électoral dépasse probablement aujourd’hui la barre des 20 % – il avait recueilli près de 16 % des suffrages en février 2019 alors que sa notoriété était encore embryonnaire –, ne pourra pas concourir.

Radié des listes électorales, condamné à une peine de deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse et placé en détention provisoire dans une nouvelle affaire où il risque une peine d’emprisonnement à perpétuité, il est d’ores et déjà hors course, même si l’état-major de son parti se refuse à l’admettre.

Pour la plupart des autres favoris, l’enjeu est de moindre importance. En dehors d’Idrisssa Seck (Rewmi), dont le parti ne dispose plus du moindre député à l’Assemblée nationale et qui ne pourra guère s’appuyer sur le système parallèle du parrainage par des élus locaux (treize députés ou cent-vingt maires et présidents de conseil départemental) faute d’en compter suffisamment, les principales têtes d’affiche apparaissent en position favorable.

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Il en va ainsi du candidat de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), Amadou Ba, et des opposants Karim Wade (Parti démocratique sénégalais, PDS) et Khalifa Sall (Taxawu Sénégal). Quant au Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), qui avait créé la surprise en 2019 lorsque son candidat, Issa Sall, avait recueilli 4,07 % des suffrages, il ne dispose « que » de onze députés et devra sacrifier au rituel des parrainages citoyens s’il décide de présenter à nouveau un candidat.

Doublons

Aux termes de la loi réformée en juillet, les parrainages recueillis par les différents candidats devront être répartis à travers au moins sept régions sur les quatorze que compte le pays, à raison de 2 000 parrainages par région au minimum. En cas de doublons de signatures entre plusieurs listes, seule la première liste ayant été enregistrée devant le Conseil constitutionnel pourra voir celles-ci comptabilisées.

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En janvier 2019, les sept sages n’avaient retenu que cinq dossiers de candidature remplissant les exigences fixées sur les vingt-sept qui lui avaient été soumis. Les irrégularités constatées en matière de parrainages avaient été le principal facteur conduisant à retoquer plus de 80 % des candidatures.

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