Ali et ses directeurs de cabinet : quand l’héritier Bongo a perdu pied

Après avoir conquis le pouvoir en 2009, en écartant notamment sa sœur Pascaline, Ali Bongo Ondimba a tenté d’imposer sa méthode : déléguer le pouvoir à un bras droit. Au point de finir par le perdre ? Retour sur les années Accrombessi et Laccruche Alihanga.

Le président du Gabon Ali Bongo Ondimba, lors du One Forest Summit, à Libreville, en mars 2023. © LUDOVIC MARIN/AFP

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Publié le 2 octobre 2023 Lecture : 6 minutes.

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[Série] La chute de l’empire Bongo

Pourquoi Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 2009, s’est-il retrouvé abandonné de tous ? Comment Brice Clotaire Oligui Nguema a-t-il pu renverser aussi facilement une dynastie vieille d’un demi-siècle ? D’élections contestées en règlements de comptes politiques, plongée dans la saga Bongo.

Sommaire

LA CHUTE DE L’EMPIRE BONGO (2/4). Alors qu’Ali Bongo Ondimba entame son premier mandat, Pascaline, sa sœur, est écartée, et avec elle une bonne partie de la vieille garde d’un Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) qui a regimbé avant d’accepter la succession. Ali accorde toute sa confiance à Maixent Accrombessi, qui fut l’un de ses collaborateurs au ministère de la Défense, et le nomme directeur de cabinet. Ce Béninois naturalisé gabonais rassemble une équipe de jeunes (Liban Soleman, Ismaël Ondias Souna, Arnauld Engandji, Renaud Allogho Akoue, Patrichi Tanasa, Igor Simard…), que le tout-Libreville surnommera « la Crèche ». Est-ce, pour Ali, une façon de se démarquer d’Omar, de « tuer » ce père dont l’ombre plane encore ?

Il tente d’imposer sa marque, vante les bienfaits de la diversification économique et de la modernisation d’un pays trop attaché au tout-pétrole. Les acronymes se multiplient : le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS)… Agissant en Premier ministre, Accrombessi dirige le pays, notamment de 2009 à 2015, avec Magloire Ngambia, ministre de l’Économie puis de la Promotion des investissements, dont le salaire mensuel atteint – de son propre aveu – 760 000 euros.

L’argent public semble alors davantage enrichir que construire, et Ngambia le paiera plus tard – il sera condamné pour détournement de fonds publics au terme d’un retentissant procès. Mais, au cours de ce premier mandat, peu osent s’opposer à Accrombessi. Pascaline est confinée dans la sphère familiale, Laure Olga Gondjout, la secrétaire générale de la présidence, a été écartée en 2014, et le PDG rumine son pouvoir passé.

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