Ali et le « shadow cabinet » : de l’AVC à la chute des Bongo

Victime d’un AVC en octobre 2018, Ali Bongo Ondimba voit définitivement le pouvoir lui échapper dans les quatre années suivantes. Alors que sa famille et son clan se déchirent, il assiste, impuissant, aux prémisses de sa chute. Les bases du coup d’État du 30 août 2023 sont jetées.

Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin, en août 2023. © MONTAGE JA : FACEBOOK SYLVIA BONGO ONDIMBA.

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 2 octobre 2023 Lecture : 5 minutes.

Issu du dossier

[Série] La chute de l’empire Bongo

Pourquoi Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 2009, s’est-il retrouvé abandonné de tous ? Comment Brice Clotaire Oligui Nguema a-t-il pu renverser aussi facilement une dynastie vieille d’un demi-siècle ? D’élections contestées en règlements de comptes politiques, plongée dans la saga Bongo.

Sommaire

LA CHUTE DE L’EMPIRE BONGO (3/4). Venu participer à une conférence sur les investissements, à Riyad, le président est victime d’un AVC le 24 octobre 2018. Aussitôt, son épouse, Sylvia Bongo Ondimba, tente de prendre les rênes. Imposant le silence, elle assure à quelques privilégiés que le chef de l’État ne souffre que d’une « légère fatigue ». En réalité, Ali, qui a été opéré, est sérieusement touché. La première dame et son fils souhaitent le faire transférer en Angleterre. Un autre clan, où se mêlent membres du gouvernement, de la famille et du clan de Ngouoni, s’oppose à eux.

Marie-Madeleine Mborantsuo, la présidente de la Cour constitutionnelle, milite pour une hospitalisation au Maroc. Le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, ainsi que les ministres Étienne Massard (Défense) et Lambert Matha (Intérieur), estiment eux aussi que Londres n’offre pas assez de garanties de sécurité. Les réunions se succèdent. Le ton monte. Le roi Mohammed VI, ami d’Ali, finit par intervenir et emporte la décision. Dans la nuit du 28 au 29 novembre, un avion transportant le président s’envole de Riyad, direction Rabat.

À son bord, le Coréen Park Sang-chul, responsable de la sécurité personnelle du président, et Jean-Luc Ndong Amvame, l’aide de camp d’Ali. Sylvia quitte l’Arabie saoudite par un autre vol. Signe d’un renversement du pouvoir ? Brice Laccruche Alihanga, qui souhaite se rendre au Maroc, est empêché de quitter Libreville. À la mi-décembre, l’assistante de son collaborateur Ike Ngouoni Oyouomi, porte-parole de la présidence, est interrogée par les services spéciaux de la Garde républicaine, que dirige Frédéric Bongo Ondimba, le frère du président.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

Dans le même dossier

[Série] La chute de l’empire Bongo

Ali et le péché originel : la chute des Bongo, écrite depuis 2009 ?