Ali et l’élection de trop : les dernières heures de l’empire Bongo

Le 30 août 2023, Ali Bongo Ondimba est renversé. Alors que le président est assoupi dans sa résidence, Brice Clotaire Oligui Nguema prend le pouvoir. Récit, heure par heure, de la dernière nuit d’un empire familial qui aura dirigé le Gabon pendant cinquante-six ans.

Affiches déchirées pour la candidature d’Ali Bongo Ondimba et du PDG pour l’élection présidentielle de 2023, le 7 septembre 2023, à Libreville. © MONTAGE JA : AFP.

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Publié le 2 octobre 2023 Lecture : 7 minutes.

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[Série] La chute de l’empire Bongo

Pourquoi Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 2009, s’est-il retrouvé abandonné de tous ? Comment Brice Clotaire Oligui Nguema a-t-il pu renverser aussi facilement une dynastie vieille d’un demi-siècle ? D’élections contestées en règlements de comptes politiques, plongée dans la saga Bongo.

Sommaire

LA CHUTE DE L’EMPIRE BONGO (4/4). Alors que se profile la présidentielle de 2023, le fossé s’est encore creusé entre le clan du Haut-Ogooué et le tandem formé par Sylvia Bongo Ondimba et son fils, Noureddin. Ali Bongo Ondimba, dont les absences ne peuvent plus être cachées, s’en est-il rendu compte ? Si tel est le cas, il n’a de toute évidence pas eu la force de le combler. Lors de l’un de ses derniers meetings de campagne, Sylvia Bongo Ondimba et Noureddin Bongo-Valentin se tiennent au premier rang, derrière le pupitre. Pascaline a fait l’effort de se déplacer mais n’est pas aux premières loges, et ses enfants sont dans la foule. Une sœur d’Omar Bongo Ondimba, elle, est à peine visible.

Les caciques du Haut-Ogooué se transfèrent les images, furieux. La première dame et son fils s’efforcent encore de cacher les défaillances d’Ali. Mais Brice Clotaire Oligui Nguema, s’il n’a quasiment plus accès au président, observe les virées nocturnes de Sylvia en Alfa Romeo et les soirées déjantées de Noureddin. À l’approche de la présidentielle, alors que Noureddin a imposé le retour au scrutin à un tour et le bulletin unique, la tension monte encore d’un cran et le huis clos mis en place – pas d’observateurs internationaux ni de journalistes étrangers – suscite de nombreuses critiques. L’élection tourne à la mascarade, d’autant que l’opposition est parvenue à s’unir derrière Albert Ondo Ossa.

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