Au Cameroun, comment Yaoundé garde la « frondeuse » Douala à l’œil
Terreau historique de l’opposition et des revendications contre le régime de Paul Biya, Douala est scrutée quotidiennement par le pouvoir central de Yaoundé. La stratégie est rodée et le dispositif bien en place, alors que la présidentielle de 2025 approche à grands pas.
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Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale. © Maboup
C’est l’une des artères les plus animées de Douala, mais aussi celle qui illustre le mieux l’anachronisme dans lequel est plongée cette ville portuaire. Pour traverser le lieu-dit « Douche municipale », – une rue commerçante du quartier d’affaires Akwa –, il faut affronter une étroite chaussée où piétons, motos, voitures et vendeurs ambulants se disputent un bout d’asphalte jonché.
Il y a deux ans, la communauté urbaine de Douala a lancé une opération coup de poing baptisée « Restituer le trottoir aux piétons », avec pour objectif de mettre fin à cette cohue permanente qui ralentit le rythme des affaires. Pour cela, il fallait déguerpir les jeunes commerçants installés sur les trottoirs, et interdire le stationnement des motos-taxis.
Mais une question s’est posée. Qu’adviendrait-il de la masse de personnes actives qui se retrouveraient ainsi sans source de revenus ? Finalement, les autorités de la ville se sont résignées à… ne rien faire. Rien n’a donc bougé à Akwa, comme dans le reste de la ville, où de nombreuses rues sont aujourd’hui dans un état de délabrement notoire.
« Tolérance administrative »
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