Face à l’inflation galopante au Nigeria, Bola Tinubu tente de calmer la colère
Hausse temporaire de salaire minimum, baisse des prix des transports publics… Le président nigérian a fait plusieurs annonces pour apaiser un front social au sein duquel la grogne ne cesse de monter.
![](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1256,height=628,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2023/10/01/afpcom-20230802-partners-068-aa_02082023_1294861-highres-scaled-1256x628-1696172597.jpg)
Lors d’une manifestation contre la fin des subventions aux carburants décidée par le président nigérian Bola Tinubu, le 2 août <2023 à Abuja. © Photo by Adam Abu-bashal / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a annoncé dimanche une hausse temporaire du salaire minimum pour les travailleurs les moins bien payés et des transports publics moins chers, afin de compenser l’impact de ses récentes réformes économiques. Ces annonces interviennent deux jours seulement avant que les deux principaux syndicats du pays ne prévoient de déclencher une grève annoncée comme « illimitée » pour protester contre la hausse des coûts de la vie, en particulier des transports.
Fin des subventions sur les carburants
Ces coûts ont augmenté après que Tinubu, arrivé au pouvoir en mai, eut mis fin aux subventions anciennes sur les carburants, et en raison de la libéralisation du naira, la monnaie nationale, qui a entraîné une forte dévaluation.
La réforme peut être douloureuse, mais c’est ce qu’exigent la grandeur et l’avenir
Le gouvernement estime que ces réformes sont nécessaires pour relancer la plus grande économie d’Afrique, et les investisseurs les ont applaudies, mais les Nigérians endurent un triplement du prix de l’essence et une inflation désormais de 25%.
« La réforme peut être douloureuse, mais c’est ce qu’exigent la grandeur et l’avenir », a déclaré samedi le président, lors d’une émission marquant le 63e anniversaire de l’indépendance du pays. « Il n’y a aucune joie à voir le peuple de cette nation assumer des fardeaux qui auraient dû être abandonnés il y a des années. J’aurais aimé que les difficultés d’aujourd’hui n’existent pas. Mais nous devons les supporter si nous voulons un meilleur avenir », a-t-il ajouté.
Pas de réaction des syndicats
President Bola Ahmed Tinubu @officialABAT today restated his administration’s commitment to eliminating poverty, terrorism and all forms of criminality in Nigeria.
— Presidency Nigeria (@NGRPresident) September 30, 2023
Already, the Nigerian leader who is also Chairman of the Economic Community of West African States (ECOWAS) said… pic.twitter.com/xUFhBKveXE
Bola Tinubu a annoncé qu’après discussions avec les syndicats et le patronat, le salaire minimum fédéral pour les travailleurs les moins qualifiés augmenterait de 25.000 nairas par mois (32 dollars) au cours des six prochains mois.
Le gouvernement va également accélérer l’introduction de bus au gaz pour les transports publics, ce qui pourrait en réduire les prix. Et les transferts d’argent au titre de la sécurité sociale pour les pauvres seront étendus.
Les deux grands syndicats, le Nigerian Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC), qui représentent les professions de l’enseignement, de la banque, de l’aviation ou encore les infirmières, avaient appelé mardi à une grève illimitée à partir du 3 octobre, jugeant leurs revendications non prises en compte. Ils n’ont pas réagi dans l’immédiat aux annonces du président.
Ancien gouverneur de Lagos élu en février lors d’un scrutin contesté, Tinubu a promis d’attirer davantage d’investissements au Nigeria et de s’attaquer aux défis sécuritaires du pays. Il cherche aussi à peser sur la banque centrale, dont l’ex-gouverneur a été arrêté et remplacé.
Avec AFP
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Sanctionné par la CAF, Samuel Eto’o échappe au pire
- « Ma mère me dit : “Quitte ce pays de racistes” », les Africains de France face à la montée du RN
- Entre le Gabonais Oligui Nguema et ses voisins, tout va presque bien
- Sonangol obtient le feu vert d’Alassane Ouattara pour la vente de ses parts dans la SIR
- Au Cameroun, Paul Biya proroge le mandat des députés et conseillers municipaux