Qunu : Zuma appelle à faire vivre l’héritage de Mandela, Ahmed Kathrada pleure un « grand frère »

Le président sud-africain Jacob Zuma a demandé dimanche à ses compatriotes de faire vivre l’héritage de Nelson Mandela, pour ne pas le décevoir, dans son éloge funèbre au héros de la lutte contre l’apartheid à Qunu (sud).

Ahmed Kathrada aux obsèques de Nelson Mandela à Qunu, le 15 décembre. © AFP

Ahmed Kathrada aux obsèques de Nelson Mandela à Qunu, le 15 décembre. © AFP

Publié le 15 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

"Ton long chemin vers la liberté s’est achevé, au sens physique du terme. Mais notre propre voyage continue. Nous devons continuer à construire la société pour laquelle tu as travaillé. Nous devons faire vivre l’héritage", a déclaré le chef de l’Etat, s’adressant au défunt pendant la cérémonie d’obsèques.

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"L’Afrique du Sud va continuer à grandir, parce que nous ne pouvons pas te décevoir", a-t-il lancé à son illustre prédécesseur.

"Nous promettons aujourd’hui de continuer à promouvoir la tolérance et une société multiraciale dans notre pays, et de construire une Afrique du Sud qui appartienne vraiment à tous", a dit M. Zuma.

Nelson Mandela est entré dans l’histoire pour avoir négocié avec le pouvoir blanc dès la fin des années 1980 –avant même sa libération–, la fin du régime raciste d’apartheid.

¨Il a réussi à éviter une guerre civile raciale, que beaucoup prédisaient à l’époque, en faisant à la fois preuve de fermeté mais aussi en se posant en réconciliateur et en prônant le pardon.

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¨Il a été élu premier président noir de son pays à l’issue des premières élections multiraciales de 1994.

Hommage émouvant d’Ahmed Kathrada

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Ahmed Kathrada, l’un des vieux compagnons d’armes de Nelson Mandela dans la lutte contre l’apartheid et la détention à Robben Island, a fait dimanche des adieux émouvants à celui qui était pour lui un "grand frère"

"Je ne le considère pas comme mon ami. Il était mon grand frère", a déclaré Kathrada, 84 ans, l’un des intervenants aux funérailles de Mandela en présence de 4.500 invités, sous une tente sur la propriété des Mandela dans le village de son enfance, à Qunu (sud-est).

"Quand Walter Sisulu (un pilier de la lutte anti-apartheid, disparu en 2003, ndlr) est mort, j’ai perdu un père et a présent j’ai perdu un frère. (…) Ma vie est face à un vide, et je ne sais plus vers qui me tourner", a poursuivi, submergé par l’émotion, Kathrada, qui fut jugé aux côtés de Mandela en 1963-64, et passa 18 ans de détention à Robben Island, jusqu’à sa libération en 1989.

Le compagnon d’armes resté proche a aussi raconté, la voix brisée, comment il avait été touché lors de ses dernières visites à Mandela dans la maladie.

"J’avais vu à l’hôpital un homme impuissant et réduit à l’ombre de lui-même et l’inévitable s’est produit", a-t-il noté d’une voix peu assurée. Lors de cette visite, "j’étais submergé par l’émotion et la tristesse, et j’ai pleuré. Il m’a tenu la main, c’était déchirant, et cela a relâché toutes les émotions en moi".

"Automatiquement, mon esprit est revenu à l’image de l’homme grand et fort que j’avais connu il y a 67 ans, le boxeur, le prisonnier qui maniait avec aise la pelle et la pioche, quand le reste d’entre nous n’y arrivait pas, le prisonnier qui tous les matins se livrait a de vigoureux exercices physiques".

"Adieu mon cher frère, mon mentor, mon leader", a déclaré Kathrada, religieusement écouté durant son intervention, et longuement applaudi.
 

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