Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré limoge le chef de la gendarmerie nationale

Une semaine après avoir affirmé qu’il avait déjoué une tentative de coup d’État, le président de la transition a limogé le lieutenant-colonel Evrard Somda, dont il se méfiait depuis plusieurs mois.

Le lieutenant-colonel Kouagri Natama, ancien commandant de la première région de gendarmerie, remplace Evrard Somda, limogé par Ibrahim Traoré. © DR

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 4 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Beaucoup s’interrogeaient sur son rôle dans les récents soubresauts qui ont agité la transition burkinabè. Ce mercredi 4 octobre, le lieutenant-colonel Evrard Somda, chef d’état-major de la gendarmerie nationale, a été limogé par Ibrahim Traoré. Il est remplacé par le lieutenant-colonel Kouagri Natama, ancien commandant de la première région de gendarmerie basée à Kaya, dans le Centre-Nord.

Défiance

Ce changement intervient une semaine après l’annonce de la mise en échec d’une tentative de coup d’État. Une semaine aussi après la suspension de Jeune Afrique, que les autorités accusent d’avoir voulu jeter « un discrédit inacceptable sur les forces armées » en faisant état de tensions au sein de la troupe.

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Parmi les quatre officiers arrêtés le 27 septembre et accusés de « complot contre la sûreté de l’État », deux étaient issus de la gendarmerie nationale : le lieutenant-colonel Cheick Hamza Ouattara, commandant de la légion spéciale, et le capitaine Christophe Maïga, commandant adjoint de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale (Usign).

Selon nos informations, un troisième officier de la gendarmerie, le commandant Cheick Omar Ouédraogo, recherché par les autorités, s’est lui-même rendu à la justice militaire. Toujours détenus, les trois hommes ont récemment reçu la visite en détention d’un autre gradé de la gendarmerie, qui a pu s’assurer qu’ils n’étaient pas maltraités. En revanche, les charges retenues contre eux n’ont pour l’instant pas été officiellement communiquées.

Enlèvement d’un intime de Somda

Ces derniers mois, Ibrahim Traoré ne cachait plus sa méfiance à l’égard d’Evrard Somda et, plus largement, de la gendarmerie nationale. Le 20 septembre, des hommes armés se présentant comme des agents de l’Agence nationale de renseignement (ANR) avaient enlevé Anselme Kambou, homme d’affaires et ami intime de Somda, à Ouagadougou. Sa famille n’a, depuis, plus aucune nouvelle de lui.

Une semaine plus tard, l’arrestation d’officiers à la tête des unités spéciales de la gendarmerie nationale, réputés loyaux à leur chef d’état-major, confirmait les soupçons de Traoré à l’égard de Somda. Depuis l’annonce de cette présumée tentative de putsch, le dirigeant burkinabè a renforcé le dispositif de sécurité autour de la présidence, mais également restreint les accès nocturnes au camp de gendarmerie Paspanga voisin.

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Signe de sa volonté de reprendre le contrôle sur des domaines sensibles et névralgiques, Ibrahim Traoré a aussi procédé, ce mercredi, au remplacement des officiers chargés de la logistique et du matériel au sein de l’armée de terre comme de la gendarmerie nationale.

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