Dialogue national au Gabon : après les Bongo, nouveau ou faux départ ?
La concertation nationale, qui devrait débuter au printemps 2024, sera menée par le gouvernement de Raymond Ndong Sima. Cette première étape dans le chronogramme de la transition porte de grandes ambitions. Mais soulève nombre d’interrogations.
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Le Premier ministre de la transition au Gabon, Raymond Ndong Sima, le 9 septembre 2023, sur la chaîne publique Gabon 24. © Gabon 24 / AFP.
« Il faut que le Gabon soit un pays, qui, par sa maturité politique et les composantes de son pays, aura ouvert la voie royale à toutes les démocraties. » Cette phrase, prononcée par Omar Bongo Ondimba il y a plus de 30 ans, pourrait s’inscrire à merveille dans la brûlante actualité du Gabon, où Ali Bongo Ondimba a été renversé le 30 août dernier. L’ancien président, confronté à une crise politique de grande ampleur, prononçait alors un discours pour l’ouverture de la grande concertation nationale, le 1er mars 1990.
« Du passé faisons table rase. Il nous faut repartir sur de nouvelles bases », ajoutait le patriarche des Bongo. Proclamation du multipartisme, création de la Cour constitutionnelle, extension des pouvoirs du chef du gouvernement… Les conséquences, sur le papier, auront été déterminantes pour l’avenir du pays. Mais, dans les faits, l’ancien parti unique, le Parti démocratique gabonais, est bel et bien resté au pouvoir jusqu’en 2023. Quant à la Constitution de 1991, issue de la conférence, elle a été peu à peu modifiée et, parfois, vidée de sa substance démocratique.
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