En Algérie, le double cursus arabe-français chassé des écoles

Non autorisé en vertu de plusieurs lois, le double programme était jusqu’ici toléré par le gouvernement algérien. Mais avant la rentrée des classes, le ministère de l’Éducation a rappelé à l’ordre plusieurs écoles privées.

Lors de la rentrée scolaire en Algérie, le 19 septembre. © Amine Chikhi / APP/NurPhoto via AFP.

Publié le 8 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

L’Algérie s’est-elle lassée d’être le troisième pays le plus francophone au monde ? Des écoles privées algériennes ont été sommées de mettre fin au cursus français qu’elles dispensaient, a indiqué le 7 octobre le ministre de l’Éducation, assurant que cette mesure était destinée à faire appliquer la loi, sans dessein de viser la langue française en particulier.

Alors qu’elles sont régies par des textes de loi qui les obligent d’enseigner le programme national en arabe, certaines écoles algériennes privées dispensaient aussi le programme français. Bien que non autorisé en vertu de plusieurs lois, ce double programme était toléré par le gouvernement.

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Selon des médias, les établissements privés ont reçu avant la rentrée des classes, qui a eu lieu cette année le 19 septembre, une note du ministère de l’Éducation leur rappelant que seul le programme national était autorisé et que les écoles qui contreviendraient à cette règle s’exposeraient à des sanctions allant jusqu’à la fermeture. En l’absence de communication officielle, ce brusque rappel à l’ordre a laissé dans le désarroi les écoles dispensant un double programme et les parents des élèves inscrits.

La décision a été très commentée sur les réseaux sociaux et de nombreux utilisateurs y ont vu un symptôme de nouvelles tensions entre l’Algérie et la France, l’ancienne puissance coloniale, la relation entre les deux pays restant difficile et empreinte de malentendus et de non-dits.

« L’État retrouve son autorité »

Lors d’une conférence de presse à laquelle plusieurs ministres ont participé le 7 octobre, celui de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belaabed, a affirmé qu’« un petit groupe d’établissements privés – parmi 680 que compte l’Algérie – dispensaient un cursus sous un label pédagogique étranger non autorisé ». Il faisait allusion aux écoles disposant d’un label délivré par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE).

« Lorsque l’inspection générale de l’Éducation s’en est rendu compte, ces établissements ont été sommés de respecter la loi et ils ont été au rendez-vous », a-t-il ajouté. « Cette histoire a pris des proportions et fait l’objet d’interprétations erronées présentant la décision comme ciblant une langue en particulier. Pas du tout. Nous ne faisons qu’appliquer la loi ».

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Le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, a, pour sa part, affirmé que certaines écoles avaient « au cours des précédentes années, profité de la perte d’autorité de l’État pour le berner et enseigner des programmes étrangers ». « Maintenant, l’État retrouve graduellement son autorité et les contraint de travailler d’une manière légale », a-t-il encore dit.

(avec AFP)

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