Affaire Socapalm au Cameroun : Bolloré condamné, mais le bras de fer se poursuit

Un collectif de paysans camerounais vient de remporter une bataille dans le conflit qui l’oppose à la Socapalm et au groupe Bolloré. Mais la guerre n’est pas pour autant terminée.

Après la privatisation, la Socapalm a mis en place un système de sous-traitance, dans lequel des prestataires de services employaient directement les travailleurs pour le compte de la Socapalm. Ici, un travailleur au moment de la récolte de régimes dans une plantation à Apouh. © Micha Patault

Après la privatisation, la Socapalm a mis en place un système de sous-traitance, dans lequel des prestataires de services employaient directement les travailleurs pour le compte de la Socapalm. Ici, un travailleur au moment de la récolte de régimes dans une plantation à Apouh. © Micha Patault

Publié le 12 octobre 2023 Lecture : 3 minutes.

La décision est une première pour la justice française, depuis l’adoption en 2017 de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales, qui oblige celles-ci à prévenir les risques sociaux et environnementaux liés à leurs activités. Lundi 9 septembre, la Société financière des caoutchoucs (Socfin), dont le groupe Bolloré détient 40 % des actions et qui a pour filiale la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm), a été condamnée par le tribunal de Nanterre, en France, à verser 140 000 euros à 150 paysans camerounais. Riverains de plantations destinées à produire de l’huile de palme, ceux-ci accusent entre autres la société d’avoir rendu leurs terres infertiles.

La fin – peut-être – d’une épopée judiciaire commencée voilà quinze ans. Joint par Jeune Afrique, Emmanuel Elong, président de la Synergie nationale des paysans et résidents du Cameroun (Synaparcam), l’une des associations qui défend les droits des travailleurs et riverains des plantations d’huile de la Socapalm, a en effet confié que l’affaire qui les oppose à la multinationale remonte à 2008. Cette année-là, les riverains des plantations avaient réussi à obtenir  « des engagements de Socfin sur le respect de [leurs] droits », et ce « à travers des accords signés avec l’État du Cameroun ». Mais il leur aura ensuite fallu une décennie et demie pour obtenir compensation.

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