Stanis Bujakera Tshiamala : « Un procès éminemment politique », selon RSF

Alors que le procès de notre correspondant en RDC reprend ce vendredi 20 octobre, les ONG Reporters sans frontières (RSF) et Journaliste en danger (JED) appellent une nouvelle fois à sa libération.

 © Free Stanis ; DR

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Publié le 20 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

« Il ne faut pas se voiler la face : nous sommes face à un procès éminemment politique. » Arnaud Froger, responsable des investigations à Reporters sans frontières (RSF), a revêtu ce jeudi 19 octobre un t-shirt à l’effigie de Stanis Bujakera Tshiamala. À ses côtés lors d’une conférence de presse organisée à Kinshasa, Sadibou Marong, responsable du bureau Afrique subsaharienne chez RSF, Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de l’ONG congolaise Journaliste en danger (JED), et Me Charles Mushizi, l’un des avocats de notre correspondant à Kinshasa.

Transféré à Makala

Stanis Bujakera Tshiamala est également le directeur adjoint du site Actualite.cd et collabore à l’agence Reuters – ce qui en fait un des journalistes les plus en vue de RDC. Il a été arrêté le 8 septembre dernier à Kinshasa et transféré quelques jours plus tard à la prison de Makala. 

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Accusé de « faux en écriture », de « falsification des sceaux de l’État », de « propagation de faux bruits » et de « transmission de messages erronés et contraires à la loi », il encourt une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison, selon Me Mushizi. Son procès s’est ouvert le 13 octobre dernier et reprend ce vendredi devant le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, lequel siège pour l’occasion à la prison centrale de Makala.

En conférence de presse ce jeudi, RSF et JED ont réitéré leur appel à la libération de Stanis Bujakera Tshiamala et dénoncé une arrestation « arbitraire ». Par ailleurs, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a été formellement saisi.

Au cœur de l’affaire, l’assassinat de Chérubin Okende

Notre confrère a été interpellé à l’aéroport de N’Djili alors qu’il se rendait à Lubumbashi dans le cadre de son travail. Il a par la suite été interrogé sur un article publié fin août sur notre site. Un texte qui ne porte pas sa signature et qui évoque un document présenté comme une note des services mettant en cause les renseignements militaires dans l’assassinat, survenu mi-juillet, de l’ancien ministre devenu opposant Chérubin Okende.

Les autorités ont contesté l’authenticité de cette note. Le procureur de la République en charge du dossier, Edmond Isofa Nkanga, accuse désormais Stanis Bujakera Tshiamala d’avoir fabriqué ce document et d’en avoir été le premier diffuseur, alors même que plusieurs journalistes sur place en avaient obtenu copie.

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En conférence de presse, Sadibou Marong a regretté que l’on puisse, en RDC, poursuivre des journalistes dans le cadre de leur travail, alors même que le pays semblait avoir fait des progrès en promulgant, en mars dernier, une loi sur la liberté de la presse. Cette arrestation aura un effet négatif sur le classement de la RDC en matière de liberté de la presse, prévient-il.

Une audience avec Félix Tshisekedi ?

Deux jours plus tôt, il avait rencontré le ministre congolais de la Communication, Patrick Muyaya, pour plaider en faveur d’une libération du correspondant de Jeune Afrique. La délégation de RSF a également tenté d’obtenir une audience auprès du président Félix Tshisekedi, sans succès à ce jour.

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Mardi 17 octobre, le tribunal avait une nouvelle fois rejeté la demande de remise en liberté provisoire introduite par les avocats de Stanis Bujakera Tshiamala.

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