Maroc : Mohammed VI exhorte l’Istiqlal à rester au gouvernement

Le roi Mohammed VI a contacté le patron de l’Istiqlal, le principal allié des islamistes au pouvoir au Maroc, pour l’exhorter à rester au gouvernement, a indiqué dimanche le porte-parole du parti, selon qui la décision de retrait reste pour l’heure maintenue.

Mohammed VI, le 3 avril 2013 à Casablanca. © AFP

Mohammed VI, le 3 avril 2013 à Casablanca. © AFP

Publié le 12 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Le conseil national de l’Istiqlal a décidé samedi du retrait de ce parti conservateur du gouvernement emmené par les islamistes du PJD (Justice et développement), ouvrant la voie à un remaniement, voire à des législatives anticipées.

Le roi a contacté par téléphone le chef de l’Istiqlal, Hamid Chabat, dans la nuit de samedi à dimanche, pour l’"exhorter à maintenir nos ministres au sein du gouvernement", a toutefois affirmé à l’AFP Adil Benhamza, le porte-parole du parti. "Nous allons demander à nos ministres de gérer les affaires courantes dans l’attente du retour du roi", qui se trouve actuellement en voyage privé à l’étranger, a poursuivi M. Benhamza. "Pour l’heure, notre décision n’a pas été retirée", a-t-il précisé.

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Dans un communiqué publié à l’issue de l’entretien téléphonique entre M. Chabat et le roi, l’Istiqlal a signalé que son comité exécutif, chargé de mettre en oeuvre la décision de retrait du gouvernement, avait pris acte de ce "développement extrêmement important".

Le parti, qui détient plusieurs portefeuilles dont ceux de l’Economie et de l’Education, "adhère totalement à la volonté royale de garantir les conditions de stabilité et de servir les intérêts supérieurs de la Nation", est-il ajouté.

Pour justifier sa décision de quitter le gouvernement, l’Istiqlal, deuxième force à la chambre des représentants avec 60 députés, a notamment évoqué une incapacité du Premier ministre islamiste, Abdelilah Benkirane, à prendre "en considération la gravité de la situation économique et sociale". Aucun parti politique de la coalition gouvernementale n’a pour l’instant réagi à la décision de l’Istiqlal.

Trouver de nouveaux alliés

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Cité par l’agence MAP, le patron des députés islamistes, Abdellah Bouanou, a pour sa part confirmé samedi que "toutes les possibilités" étaient inscrites dans la Constitution, "formation d’une nouvelle majorité" ou "législatives anticipées".

Le chef de l’Istiqlal, ce parti historique de l’indépendance, est le maire de Fès (centre). Hamid Chabat, un trublion de la vie politique marocaine a multiplié les sorties médiatiques contre le gouvernement Benkirane depuis son élection à la tête de l’Istiqlal en septembre.

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Cantonné dans l’opposition pendant des décennies, les islamistes du PJD ont remporté un succès historique aux législatives de fin 2011.

Ne disposant pas de la majorité, ils ont toutefois dû former une coalition hétéroclite au sein de laquelle figurent l’Istiqlal mais aussi le Mouvement populaire (MP) et le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS).

S’ils veulent éviter de nouvelles élections, les islamistes doivent trouver de nouveaux alliés pour compenser le départ de l’Istiqlal.

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