« Cauchemar à Gaza », où Netanyahou refuse tout cessez-le-feu

Le Premier ministre israélien a rejeté une nouvelle fois cette possibilité, alors que le territoire palestinien sous contrôle du Hamas est devenu selon l’ONU « un cimetière pour les enfants ». Benjamin Netanyahou a promis d’y prendre la « responsabilité générale de la sécurité » après la guerre qui entre, ce 7 novembre, dans son deuxième mois.

Des secouristes palestiniens à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, après un bombardement israélien, le 7 novembre 2023. © Mahmud HAMS / AFP.

Des secouristes palestiniens à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, après un bombardement israélien, le 7 novembre 2023. © Mahmud HAMS / AFP.

Publié le 7 novembre 2023 Lecture : 3 minutes.

« Il n’y aura pas de cessez-le-feu, de cessez-le-feu général, à Gaza, sans la libération de nos otages. » Lors d’un entretien télévisé accordé à la chaîne américaine ABC News le 6 novembre au soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a maintenu la position qu’il défend depuis le début du conflit avec le Hamas, le 7 octobre.

Il a aussi affirmé qu’Israël prendra « pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité » dans le territoire palestinien après la guerre. Car « lorsque nous n’avons pas cette responsabilité en matière de sécurité, nous assistons à l’éruption de la terreur du Hamas », a-t-il ajouté.

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Plus de 1 400 personnes ont péri en Israël d’après les autorités, majoritairement des civils tués le jour de l’attaque du Hamas, la plus meurtrière de l’histoire du pays. Le mouvement islamiste palestinien a également fait plus de 240 otages, emmenés à Gaza. Les bombardements israéliens contre le territoire palestinien, lancés en représailles de l’attaque menée le 7 octobre sur son sol par le Hamas, ont fait 10 022 morts, en majorité des civils dont plus de 4 000 enfants, selon le dernier bilan en date du ministère de la Santé du Hamas

« Gouvernement de Vichy »

Les propos de Netanyahou interviennent après que le patron de l’ONU António Guterres a réclamé un « cessez-le-feu humanitaire », « plus urgent à chaque heure qui passe » dans le petit territoire palestinien, transformé en « cimetière pour les enfants ». « Le cauchemar à Gaza est plus qu’une crise humanitaire, c’est une crise de l’humanité », a-t-il déploré, réitérant également sa condamnation des « actes terroristes odieux » du Hamas le 7 octobre et fustigé le mouvement palestinien qui utilise « les civils comme boucliers humains et continue à tirer des roquettes vers Israël sans distinction ».

Pour le chef du Croissant-Rouge palestinien Younis Al-Khatib, « nous assistons chaque jour à des crimes contre l’humanité. Des milliers et des milliers de civils sont tués […] Nos hommes ont été tués. Nos volontaires ont été tués ».

Auparavant, Oussama Hamdane, un haut responsable du mouvement islamiste palestinien au Liban, avait affirmé que le Hamas resterait à Gaza et n’accepterait pas « un gouvernement de Vichy » dans ce territoire qu’il contrôle depuis 2007, en référence au régime collaborationniste français sous l’occupation nazie lors de la Seconde Guerre mondiale.

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Un sous-marin américain déployé

Outre-Atlantique, la Maison blanche a annoncé que le président Joe Biden avait évoqué avec Netanyahou la « possibilité de pauses tactiques [des combats] pour fournir aux civils des opportunités de quitter en sécurité les zones de combats, s’assurer que l’aide parvient aux civils dans le besoin et permettre la potentielle libération d’otages ».

Alors que la communauté internationale craint toujours une extension du conflit, le ministère américain de la Défense a annoncé qu’un sous-marin avait été déployé au Proche-Orient, à titre de dissuasion.

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La tension est forte, notamment en Cisjordanie, occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d’après cette même source. À Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la Ville sainte annexée par Israël, une policière israélienne est morte après une attaque au couteau commise par un Palestinien de 16 ans qui a été tué.

Autre foyer de violences, la frontière nord d’Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l’armée israélienne d’une part, et le Hezbollah et ses alliés dont le Hamas, des mouvements proches de l’Iran, de l’autre. Depuis le 7 octobre, 83 personnes ont été tuées du côté libanais, dont au moins 11 civils selon un décompte. Le Hezbollah a fait état de la mort de 61 de ses combattants. Côté israélien, six soldats et deux civils ont été tués.

(avec AFP)

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