En RDC, un robot Tshisekedi à l’assaut de la campagne

Des ressortissants congolais ont élaboré un humanoïde à l’effigie de Félix Tshisekedi. Le robot est censé faire campagne en complément du président sortant.

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Publié le 16 novembre 2023 Lecture : 2 minutes.

L’un des fantasmes de tout responsable politique est de se dédoubler. Feu l’Irakien Saddam Hussein aurait embauché un minimum de trois sosies, essentiellement pour circonscrire les risques d’assassinats. En France, c’est pour amplifier son message que l’ex-présidentiable « insoumis » Jean-Luc Mélenchon déployait, en 2022, un hologramme, restitution en relief de son image capable de lui garantir le don d’ubiquité. Et comme toute période électorale suscite des initiatives, un Congolais de 31 ans a mobilisé son imagination et ses économies…

Double électronique

À l’approche du scrutin présidentiel de RDC, considérant que le chef de l’État, candidat à sa succession, ne pouvait se déployer physiquement sur toute l’étendue de l’immense territoire national, Glodi Luwawa, ressortissant de Goma, a fabriqué un robot à l’effigie de Félix Tshisekedi. Plutôt réaliste, le masque de l’automate a été réalisé en silicone et son corps fourré de mousse. Grâce au travail du directeur technique Serge Kambale, un système électronique intégré permet à la bouche animée de la « poupée » de diffuser des messages audio, via des enregistrements ou par communication de type téléphonique.

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Est-ce une aubaine pour les zones reculées du pays qui ne peuvent espérer abriter un meeting du président-candidat ? Les intentions peuvent sembler louables, la réalisation technologique ingénieuse et la créativité édifiante. Pourtant, la « créature » automatisée est aussi terrifiante que ses concepteurs sont attendrissants. Même réalisé avec force de maquillage, le Tshisekedi de mousse et de fond de teint a un air quelque peu rigide, déshumanisé, voire inquiétant.

Par ailleurs, quelques écueils jonchent le chemin des inventeurs sur la route du succès. Primo, si l’argument d’utilité publique pourrait justifier une éventuelle subvention, le choix d’un candidat parmi d’autres entache quelque peu le projet d’une bonne dose de subjectivité. Secundo, la campagne électorale doit s’achever dans un mois, un délai insuffisant pour dupliquer et déployer un nombre conséquent de robots – il a fallu plusieurs mois pour réaliser le prototype.

Si Félix Tshisekedi parvenait à être réélu à la présidence, enrôlerait-il son double électronique pour les allocutions télévisées déjà peu naturelles, ou pour les séjours protocolaires soporifiques ?

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