Guerre Israël-Hamas : Tsahal étend son opération terrestre au sud de Gaza

Les soldats israéliens sont engagés dans une offensive terrestre depuis le 27 octobre dans le nord de Gaza, ciblant les « bastions du Hamas ». Depuis l’expiration de la trêve, l’armée s’était principalement concentrée sur des raids aériens.

Militaires israéliens à la frontière avec Gaza, le 2 décembre 2023. © Mostafa Alkharouf / ANADOLU / Anadolu via AFP.

Militaires israéliens à la frontière avec Gaza, le 2 décembre 2023. © Mostafa Alkharouf / ANADOLU / Anadolu via AFP.

Publié le 4 décembre 2023 Lecture : 3 minutes.

Le nord de Gaza n’est plus le seul concerné par les opérations terrestres de Tsahal. L’armée israélienne a annoncé étendre dès le 4 décembre ses opérations. « L’armée opère partout où le Hamas a des bastions », a déclaré tard la veille au soir son porte-parole, Daniel Hagari. Dans le même temps, le bilan des civils palestiniens s’alourdit avec en filigrane de nouveaux signes d’un conflit qui fait tache d’huile dans la région avec des incidents au cours du week-end en Irak et en mer Rouge.

Les soldats israéliens sont engagés dans une offensive terrestre depuis le 27 octobre dans le nord de Gaza, où ils ont pris le contrôle de plusieurs secteurs. Depuis la reprise des combats le 1er décembre à l’expiration d’une trêve d’une semaine avec le Hamas, l’armée s’était principalement concentrée sur des raids aériens.

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Dans la nuit, une frappe sur une entrée de l’hôpital Kamal Adwan, situé dans le nord de Gaza, a fait plusieurs morts, selon l’agence palestinienne Wafa, le gouvernement du Hamas accusant dans un communiqué l’armée israélienne d’une « grave violation » du droit humanitaire international. Contactée pour savoir si elle avait bien bombardé le périmètre de cet hôpital, l’armée israélienne n’a pas répondu dans l’immédiat. Israël accuse le Hamas d’avoir installé des infrastructures dans ou sous des hôpitaux et d’utiliser les civils comme des boucliers humains.

Près de 16 000 morts à Gaza

Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé dimanche que 15.523 personnes, dont 70 % de femmes et d’enfants, ont été tuées depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, menés en riposte à l’attaque sanglante du 7 octobre du mouvement islamiste palestinien contre Israël, laquelle a fait 1 200 morts, en majorité des civils, selon les autorités.

« Durant les heures passées, seuls 316 morts et 664 blessés ont pu être sortis des décombres et amenés dans des hôpitaux, mais beaucoup d’autres sont encore sous les décombres », a précisé le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qidreh, un bilan qui s’alourdit depuis la fin de la trêve. De son côté, l’armée israélienne a fait état le 4 décembre de cinq soldats tués, dont trois dimanche, depuis la reprise des combats vendredi.

Mise en garde des États-Unis

Depuis le début de la guerre, l’armée israélienne a mené « environ 10 000 frappes aériennes », a-t-elle indiqué. Dans le sud de la bande de Gaza, les frappes ont visé massivement depuis vendredi la grande ville de Khan Younès et ses environs, où chaque jour désormais l’armée avertit dans des tracts largués sur certains quartiers qu’une « terrible attaque est imminente », et ordonne aux habitants d’en partir. Les hôpitaux du sud de la bande de Gaza sont débordés par l’afflux de blessés alors que les réserves de carburant pour faire tourner les générateurs sont presque à sec.

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« Les mots me manquent pour décrire les horreurs qui frappent les enfants ici », a déclaré dimanche dans une vidéo James Elder, un porte-parole de l’Unicef présent à l’hôpital Nasser. « Je vois arriver en masse des enfants parmi les victimes », avait-il déclaré plus tôt sur X (anciennement Twitter).

Sans remettre en cause le droit de leur allié « à se défendre » face au Hamas, les États-Unis ont mis en garde Israël contre la multiplication des victimes civiles. « Trop de Palestiniens innocents ont été tués », a insisté ce week-end la vice-présidente Kamala Harris, s’alarmant d’images « dévastatrices » de Gaza et appelant Israël à « faire plus pour protéger les civils innocents ».

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Attaque de rebelles Houthis

La guerre Israël/Hamas porte aussi à conséquence pour les États-Unis qui ont noté une hausse des attaques contre leurs soldats, bases ou alliés au Moyen-Orient hormis pendant la trêve d’une semaine, du 24 novembre au 1er novembre. Un destroyer américain a abattu trois drones en portant assistance dimanche à des navires commerciaux en mer Rouge visés par des attaques depuis le Yémen, a fait savoir Washington, qui a dénoncé « une menace directe » pour la sécurité maritime.

Plus tôt, les rebelles Houthis avaient annoncé avoir mené une « opération » contre des « navires israéliens dans le détroit de Bab el-Mandeb » – une voie navigable stratégique reliant la mer Rouge au golfe d’Aden – en représailles aux bombardements israéliens dans la bande de Gaza.

Dimanche, les États-Unis ont par ailleurs dit avoir mené une « frappe d’auto-défense contre une menace imminente » dans le nord de l’Irak. Cinq combattants d’un groupe armé pro-Iran, pays soutien du Hamas, ont été tués dimanche soir à dans la province de Kirkouk (nord) par un bombardement, selon une source sécuritaire.

(avec AFP)

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